Paris (awp/afp) - Le dollar et les taux d'emprunt américains sont en nette baisse lundi sur les marchés, pendant que les Bourses restent prudentes avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis et la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Le rendement des emprunts d'Etat à 10 ans ressortait à 4,27% vers 15H00 GMT, contre 4,38% à la clôture vendredi. Son équivalent à échéance deux ans, le plus sensible aux évolutions de politique monétaire, s'établissait à 4,14% contre 4,21%.
"La course à la Maison Blanche reste exceptionnellement serrée", commente Claudia Panseri, cheffe des investissements d'UBS WM France, alors qu'aucun sondage ne parvient à départager les deux candidats à la Maison Blanche, Kamala Harris et Donald Trump.
"Le pire scénario possible pour les marchés serait un résultat trop serré et contesté" par l'un des deux candidats, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
"À court terme, une victoire de Kamala Harris pourrait soulager les bons du Trésor et les marchés internationaux, tandis qu'une victoire de Donald Trump pourrait avoir une plus grande résonance - et pas nécessairement dans le bon sens - pour l'euro et les marchés européens", détaille l'analyste.
Côté devises, "la baisse des probabilités, au cours du week-end, d'une victoire de Donald Trump a déclenché un mouvement de vente sur le dollar" lundi, commente Kelvin Wong, analyste d'Oanda.
Le billet vert reculait de 0,66% face à la monnaie unique, à 1,0906 dollar pour un euro vers 15H00 GMT.
Sur les marchés d'actions, vers 15H10 GMT, les Bourses de Paris (-0,28%), Milan (-0,05%) et Francfort (-0,34%), fléchissaient légèrement. Londres avançait de 0,47%, profitant d'une remontée des cours du brut.
"Pour les exportateurs européens, la perspective d'un retour de Trump au pouvoir signifie davantage de droits de douane, ce qui n'est jamais une bonne chose pour les bénéfices des entreprises", explique Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Donald Trump a promis des droits de douane de "plus de 10%" sur toutes les importations, ce qui lui permettrait de financer une large baisse d'impôts.
A Wall Street, le Dow Jones était proche de l'équilibre (-0,06%), de même que l'indice élargi S&P 500 (+0,04%), tandis que l'indice Nasdaq cédait 0,11% dans les premiers échanges.
Par ailleurs, le vainqueur de la présidentielle ne sera sans doute pas encore connu lorsque débutera la réunion du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi matin. Il ne le sera peut-être pas non plus lorsqu'elle s'achèvera jeudi à la mi-journée, et que le président de l'institution, Jerome Powell, tiendra sa conférence de presse.
Une baisse d'un quart de point de pourcentage est majoritairement attendue, ce qui ferait tomber les taux directeurs de la Fed dans la fourchette de 4,50-4,75%. Une première baisse des taux avait été décidée en septembre, pour la première fois depuis mars 2020, d'un demi-point de pourcentage.
L'Opep+ profite aux pétrolières
Les cours du pétrole montent lundi, poussés par l'annonce de l'extension des coupes volontaires de production de pétrole de huit membres de l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et les incertitudes géopolitiques.
Vers 15H00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 2,48%, à 74,91 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), gagnait 2,68% à 71,35 dollars.
Dans le sillage de la hausse des prix du pétrole, les valeurs du secteur évoluaient dans le vert: BP gagnait +1,40% à Londres, Shell +1,01% également à Londres. TotalEnergies prenait 0,52% à Paris.
Par ailleurs, le géant italien des hydrocarbures Eni (+0,33% à Milan) a annoncé lundi avoir encaissé un milliard de dollars grâce à la cession de 100% de ses champs pétroliers de Nikaitchuq et d'Oooguruk au large de l'Alaska au groupe pétrolier américain Hilcorp.
afp/jh