New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont, pour la plupart, terminé dans le vert jeudi après un chamboulement politique en Allemagne, tandis que Wall Street a salué le discours modéré de la banque centrale américaine (Fed).

Côté Vieux continent, le marché a été animé par "les secousses politiques en Allemagne et la Banque d'Angleterre qui a baissé son taux comme anticipé par les marchés", commente Amélie Derambure, gérante multi-asset chez Amundi.

En Allemagne, l'opposition conservatrice a demandé au chancelier social-démocrate Olaf Scholz de se soumettre au plus tard la semaine prochaine à un vote de confiance au Parlement, après l'éclatement de la coalition tripartite au pouvoir.

Cause de la rupture: de profondes divergences sur la politique budgétaire et économique à suivre.

Les sociaux-démocrates et écologistes sont partisans d'une relance de l'économie nationale en panne par les dépenses, alors que les libéraux prônent des coupes sociales et une stricte discipline budgétaire.

"Les investisseurs misent ouvertement sur le fait que le futur gouvernement" qui pourrait être mené par les conservateurs d'après les sondages "prendra des décisions politiques et économiques adaptées", a indiqué Michael Holstein, chef économiste de DZ Bank.

"Le marché va analyser la règle d'or de l'Allemagne sur le plafond de la dette, si on avait une révision de cette règle, cela permettrait à l'Allemagne de lancer des mesures de soutien, ce qui n'est pas bon pour le marché obligataire, mais favorable aux actions", a détaillé Amélie Derambure.

En conséquence, l'indice vedette de la Bourse de Francfort, le Dax, a terminé en forte hausse de 1,70% à 19.362,52 points, non loin de son record en clôture du 21 octobre (19.657,37 points). Ailleurs en Europe, Paris a gagné 0,76%, Milan 0,12% mais Londres a légèrement reculé de 0,32%. A Zurich, le SMI a gagné 0,59%.

Le rendement des emprunts allemands à 10 ans atteignait 2,44%, contre 2,40% mercredi en clôture.

Son équivalent britannique était quant à lui à 4,51%, contre 4,56%, dans le sillage de la baisse d'un quart de point du taux directeur de la Banque d'Angleterre, largement anticipée des marchés.

A Wall Street, indice Nasdaq (+1,51%) et indice élargi S&P 500 (+0,74%) ont tous deux établi de nouveaux records en clôture, tandis que le Dow Jones a fini à l'équilibre.

"Les actions restent portées par la résilience de l'économie (américaine) et l'espoir d'une politique de croissance, de baisses d'impôts, toutes choses qui profiteraient aux bénéfices des entreprises", a commenté Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.

Le succès de Donald Trump à l'élection présidentielle est ainsi associé à une politique fiscale accommodante et à une dérégulation volontariste pour créer les conditions d'un essor économique.

A ce climat qui avait déjà fouetté Wall Street mercredi s'est ajouté la décision de la Fed d'abaisser son taux directeur d'un quart de point de pourcentage, à une fourchette comprise entre 4,50% et 4,75%.

Lors de sa conférence de presse, le président de l'institution, Jerome Powell a martelé que les membres de la Fed restaient ouverts à toute possibilité concernant la prochaine réunion, les 17 et 18 décembre.

Pour autant, "nous avons eu confirmation que la Fed restait sur le chemin d'un assouplissement monétaire", a souligné Angelo Kourkafas.

Le marché obligataire a pris acte et le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans s'est détendu à 4,20%, contre 4,26% la veille en clôture.

Energie: John Wood scié ___

Le groupe britannique de services et conseil en énergie John Wood, déjà en difficulté, a connu une chute vertigineuse de 60,00% à Londres après une "sous-performance" au troisième trimestre et le lancement d'une "évaluation indépendante" de certains choix stratégiques.

Bitcoin et dollar soufflent ___

Vers 21H45 GMT, le bitcoin faisait du sur place (+0,10%) à 76.163 dollars.

Le dollar cédait 0,66% à 1,0802 dollar pour un euro, au lendemain d'un plus haut depuis juin face à la monnaie unique européenne.

Les cours du pétrole ont fini en hausse à la faveur d'un rebond technique consécutif au décrochage de la veille, les opérateurs s'interrogeant encore sur les conséquences d'une nouvelle présidence Trump.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a emmagasiné 0,95%, pour clôturer à 75,63 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en décembre a lui pris 0,93%, à 72,36 dollars.

afp/rp