Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont sombré mardi, la victoire de Donald Trump à la présidence américaine faisant peser la menace d'une surtaxe allant de 10 à 20% sur l'ensemble des produits étrangers entrant aux Etats-Unis, un des principaux partenaires commerciaux du Vieux continent.
Les indices boursiers européens ont accentué leurs pertes en fin de séance et la Bourse de Paris a chuté de 2,69% à la clôture, Francfort de 2,13%, Milan de 2,15% et Londres a abandonné 1,22%. A Zurich, le SMI a cédé 1,60%.
Les Américains "ont choisi de faire revenir à la Maison Blanche un homme qui a déclaré, il y a seulement quelques semaines, que l'Union européenne devrait +payer un prix fort+ s'il gagnait", souligne Isabelle Mateos y Lago, économiste de BNP Paribas.
"Ces variations sont bien plus logiques que les gains" qu'ont pu enregistrer les indices européens après l'élection de Trump la semaine dernière "étant donné les questions autour des conséquences économiques pour l'Europe", commente Andrea Tuéni, analyste marchés de Saxo Banque France.
Donald Trump a prévenu que les droits de douane restaient la pierre angulaire de sa politique commerciale, évoquant l'imposition d'une surtaxe allant de 10 à 20% sur l'ensemble des produits étrangers entrant aux Etats-Unis et a promis d'aller jusque 60% pour ceux provenant de Chine.
Dans ce contexte, "l'élection de Donald Trump pourrait bien s'avérer être le choc qui sauvera l'Europe de la tergiversation sur les mesures à prendre pour préserver sa place dans le monde", note toutefois Isabelle Mateos y Lago.
A Wall Street, les indices font une pause après avoir cumulé les records ces derniers jours. Vers 16H55 GMT, le Dow Jones lâchait 0,49%, le S&P 500 0,25% et le Nasdaq 0,10%.
L'euro recule face au dollar ___
Le bitcoin, la plus importante des cryptomonnaies en terme de capitalisation, profitait pleinement du retour de Trump au pouvoir et est monté jusqu'à 89.968 dollars.
Vers 16H50 GMT, il redescendait de 0,71% à 87.391 dollars. A titre de comparaison, il s'échangeait sous les 70.000 dollars avant l'élection présidentielle du 5 novembre.
Sous une présidence Trump, avec un Sénat dominé par le Parti républicain - également en passe d'obtenir la Chambre des représentants -, les États-Unis pourraient adopter le bitcoin comme actif de réserve stratégique.
"Il n'y a pas de raison" de voir l'ascension du bitcoin s'arrêter et le seuil des "100.000 dollars paraît facilement atteignable", estime Andrea Tuéni.
Côté changes, le dollar continue de gagner du terrain, bénéficiant des attentes d'une politique monétaire plus restrictive de la part de la banque centrale américaine (Fed), en raison des risques inflationnistes du programme du futur président américain.
Vers 14H50 GMT, le billet vert gagnait 0,53% à 1,0599 dollar pour un euro, qui était au plus bas depuis un an face à la devise américaine.
Le taux d'intérêt de l'emprunt américain de référence sur dix ans bondissait à 4,41%, contre 4,30% à la dernière clôture vendredi. La veille, le marché obligataire américain était fermé en raison d'un jour férié.
Le risque géopolitique profite au pétrole ___
Les cours du pétrole sont en hausse avec le retour d'un risque de conflit entre l'Iran et Israël.
Le nouveau ministre de la Défense israélien a jugé lundi que l'Iran était "plus exposé que jamais à des frappes sur ses installations nucléaires".
Vers 16H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,31% à 72,05 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) gagnait 0,32%, à 68,26 dollars.
Bayer, chute remarquée de la séance ___
Le géant allemand d'agrochimie et de pharmacie Bayer a chuté de plus de 15% à Francfort, signant l'une des pires performances de la séance européenne, après que le groupe a annoncé être resté dans le rouge au troisième trimestre avec une perte nette de 4,18 milliards d'euros.
afp/rp