New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont quasiment toutes reculé mardi, timorées avant le débat présidentiel américain et des nouvelles de l'inflation aux Etats-Unis, mercredi, tandis que le pétrole a lui franchement flanché.

Le baril de Brent est descendu mardi sous 69 dollars en séance, une première depuis décembre 2021, plus personne n'osant se mettre en travers de la chute des cours, entraînée par le moindre appétit du globe pour le pétrole.

La variété de la mer du Nord, principale référence mondiale du marché du brut, pour livraison en novembre, a chuté de 3,69%, pour clôturer à 69,19 dollars, après avoir atteint 68,68 dollars en séance.

"C'est un bain de sang", a résumé Matt Smith, de Kpler. "On a l'impression d'une capitulation."

Quant aux Bourses, le ton global est à l'attentisme, mais divers facteurs ont pesé sur les indices européens.

Londres a perdu 0,78%, pénalisée par ses valeurs pétrolières. Francfort a reculé de 0,96%, plombée par un repli de plus de 11% de BMW, et le secteur bancaire a pesé sur la Bourse de Milan qui a cédé 1,12%. Paris a lâché 0,24% et Zurich 0,13%.

A Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,23%, mais l'indice Nasdaq a gagné 0,84% et l'indice élargi S&P 500, 0,45%.

"Le marché se projette déjà vers le CPI (l'indice de prix à la consommation, ndlr) demain (mercredi), et le PPI (l'indice de prix à la production) jeudi", a commenté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

Ces deux chiffres seront les derniers jalons marquants avant la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), mardi 17 et mercredi 18 septembre.

Les économistes prévoient un ralentissement du CPI en août, à 2,6% sur un an contre 2,9% en juillet.

Quant à la Fed, les opérateurs attribuent une probabilité de 69% à une baisse d'un quart de point du taux directeur.

A la différence des actions, le marché obligataire a pris une direction claire.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à deux ans s'est retranché jusqu'à 3,59%, au plus bas depuis près d'un an et demi, contre 3,67% la veille en clôture.

Les investisseurs se montraient aussi timorés avant le débat présidentiel de mardi soir entre l'ancien chef de l'Etat républicain Donald Trump et la vice-présidente Kamala Harris.

"Ce débat pourrait faire un peu bouger le marché, mais il ne va pas lever l'incertitude" sur l'issue du scrutin, a prévenu Tom Cahill.

"Si Trump ou Harris brille vraiment, c'est susceptible de jouer sur certains secteurs, par exemple l'énergie renouvelable ou les infrastructures", détaille l'analyste.

Jeudi, les investisseurs tourneront leur regard vers l'Europe, avec la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui devrait baisser ses taux de 0,25 point de pourcentage, selon les prévisions des économistes.

BMW révise ses objectifs ___

Le constructeur automobile allemand BMW (-11,15%) a annoncé réviser à la baisse une partie de ses objectifs financiers pour l'année en cours après des problèmes techniques liés au système de freinage, fourni par le sous-traitant Continental, qui affecte 1,5 million de véhicules, selon un communiqué du groupe publié mardi.

Ce problème entraînera pour le groupe des frais de "plusieurs centaines de millions d'euros au troisième trimestre", prévient-il, alors qu'en parallèle, "la demande toujours faible en Chine continue d'affecter les volumes de vente".

Banques en rouge ___

Le secteur bancaire souffre après des commentaires de patrons de banques américaines.

Goldman Sachs s'est replié (-4,39%) après que son directeur général, David Solomon, a prévenu lundi d'un ralentissement des résultats de la banque au troisième trimestre, en partie lié au hoquet des marchés début août.

JPMorgan Chase a aussi souffert (-5,19%) après des commentaires prudents sur les prévisions des analystes concernant les revenus du groupe américain, de la part de son directeur d'exploitation Daniel Pinto et rapportés par Bloomberg.

Citigroup a également perdu 2,67% à New York. En Europe, Intesa Sanpaolo a cédé 1,01%, UBS 1,39%,

afp/rp