Paris (awp/afp) - Les marchés financiers ont évolué sans grand entrain jeudi, oscillant entre les nouvelles menaces douanières de Donald Trump qui ont fait reculer le dollar à son plus bas niveau depuis trois ans, et un indicateur d'inflation rassurant aux États-Unis.

En Europe, Paris a perdu 0,14%, Francfort 0,74% et Milan 0,58%. Londres a grappillé 0,23%, dépassant tout de même son dernier record en clôture de mars, à 8.884,92 points. A Zurich, le SMI a gagné 0,06%.

A Wall Street, le Dow Jones et l'indice Nasdaq ont chacun gagné 0,24%, tandis que l'indice élargi S&P 500 s'est octroyé 0,38%.

Il subsiste une "incertitude quant à l'évolution des relations commerciales et à l'augmentation des droits de douane", résument les analystes de Briefing.com.

Donald Trump a annoncé mercredi soir son intention d'envoyer d'ici deux semaines des lettres à certains pays pour leur annoncer des droits de douane qui leur seront imposés unilatéralement, faute d'accord à ce stade.

Ces lettres présenteront "un accord à prendre ou à laisser" et seront envoyées "dans une semaine et demie, deux semaines", a-t-il précisé, mentionnant "plus de 150 pays".

Ces remarques ont "de nouveau inquiété les investisseurs", et pourraient "accroître l'incertitude économique dans les semaines à venir", explique Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index.

Dans la foulée de cette annonce, le dollar a reculé à son plus bas niveau depuis octobre 2021 face à la monnaie unique, à 1,1631 dollar pour un euro. Vers 20H20 GMT, il cédait encore 0,79%, à 1,1579 dollar pour un euro.

Côté indicateurs, l'indice des prix à la production (PPI) a progressé de 0,1% en mai, après un recul de 0,2% le mois précédent (contre une précédente estimation à -0,5%), d'après les données publiées par le ministère du Travail.

Les analystes s'attendaient à une progression un peu plus forte, de 0,2% sur la période, selon le consensus publié par MarketWatch.

L'indice "montre que les pressions sur les prix dues aux droits de douane sont moins fortes que celles qui ressortent des enquêtes auprès des entreprises", note Bill Adams, de Comerica Bank.

Selon Ryan Sweet, chez Oxford Economics, les prochains mois ne devraient pas être aussi "modérés", notamment parce que les entreprises vont épuiser les stocks constitués avant l'entrée en vigueur des droits de douane.

"Il y a des signes d'une réelle faiblesse de l'économie américaine", note pour sa part Adam Button, de ForexLive.

"Les demandes d'allocations chômage (publiées jeudi, ndlr) sont à leur plus haut niveau depuis octobre", observe l'analyste.

Sur le marché obligataire, l'indice PPI - meilleur qu'attendu - a contribué à la détente des taux, selon Jack Albin, de Cresset.

Vers 20H20 GMT, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans s'établissant à 4,35%, contre 4,41% mercredi en clôture.

L'or profite de l'incertitude géopolitique ___

La "montée de l'incertitude mondiale apporte un soutien à l'or, renforçant son attrait de valeur refuge", selon Ricardo Evangelista.

Vers 20H20 GMT, l'once d'or prenait 0,93% à 3.386 dollars.

"Des informations de presse rapportent qu'Israël pourrait se préparer à lancer une attaque contre l'Iran, tandis que la Russie a intensifié sa campagne de bombardements contre les villes ukrainiennes", a-t-il développé.

Ces rumeurs de marchés surviennent après que des responsables américains ont fait savoir mercredi que les États-Unis réduiraient les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité.

Côté pétrole, les cours du pétrole ont reculé jeudi, après leur forte hausse de la veille due à ces tensions géopolitiques.

Le prix du baril de Brent a perdu 0,59% à 69,36 dollars et le baril de West Texas Intermediate a reculé de 0,16% à 68,04 dollars.

Boeing recule après le crash d'un avion ___

Le titre de l'avionneur américain Boeing a été franchement sanctionné (-4,77% à 203,80 dollars) après qu'un 787 de la compagnie Air India à destination de Londres s'est écrasé jeudi dans le nord-ouest de l'Inde.

Le crash a fait au moins 265 morts dont une vingtaine au sol.

Oracle en forte hausse ___

Le groupe Oracle, spécialiste du "cloud" et de l'intelligence artificielle (IA), s'est envolé de 13,31% à 199,85 dollars, après avoir présenté un chiffre d'affaires en hausse de 11% au quatrième trimestre de son exercice décalé, au-dessus du consensus des analystes.

afp/rp