New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont surmonté, lundi, l'appréhension d'une chute probable du gouvernement en France, tandis que Wall Street a été le théâtre de nouveaux records.
La Bourse de Paris a terminé stable (+0,02%), tandis qu'ailleurs en Europe, Milan a gagné 0,21%, Londres 0,31%, et Francfort a bondi de 1,57% après avoir battu un record en séance et en clôture (19.933,62 points).
Les investisseurs "se projettent au moins sur 9 à 12 mois" et "misent sur une reprise potentielle de l'économie (allemande) en 2025", explique l'analyste indépendant Andreas Lipkow.
En France, le Premier ministre, Michel Barnier a engagé lundi la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, un premier 49.3 qui devrait le conduire à chuter dès cette semaine, menacé par des motions de censure par la gauche et l'extrême droite.
"Après l'espoir suscité par des concessions du Premier ministre sur certaines mesures portées par le Rassemblement national (RN), il apparaît que ces efforts ne suffisent pas", commente Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque.
Les investisseurs se montrent "désormais inquiets face à la stratégie politique du RN, qui alimente une escalade dans l'instabilité politique en France", a-t-il ajouté.
Le rendement des obligations de l'État français sur dix ans ressortait à 2,91%, et son équivalent allemand était à 2,03%.
Véritable baromètre de la confiance des investisseurs vis-à-vis de la France, cet écart entre ces deux taux, appelé "spread", s'est sensiblement accru par rapport à son niveau de clôture vendredi.
Un tel mouvement "n'a pas été vu depuis juin et la dissolution", explique à l'AFP Nicolas Forest, responsable des investissements au sein de la société Candriam. "C'est un signe de crise. En temps normal, un spread français ça ne bouge que de 0,01 ou 0,02 point en une séance", ajoute-t-il.
L'euro s'est aussi enfoncé et vers 21H55 GMT, la monnaie européenne tombait de 0,74% face au billet vert, à 1,0486 dollar.
A New York, les indices Nasdaq et S&P 500 ont enregistré de nouveaux records en clôture lundi, le marché démarrant le mois de décembre avec un peu de l'allant qui l'a porté en novembre, tiré cette fois par le secteur technologique.
Le Nasdaq et le S&P 500 ont progressé respectivement de 0,97% et 0,24%, tandis que le Dow Jones a lui cédé 0,29%.
Il s'agissait du 54e record de l'année pour l'indice élargi S&P 500, qui a gagné quasiment 27% en 2024.
Pour cette première séance du mois, la place new-yorkaise a été tirée par les capitalisations technologiques géantes, moins en vue ces derniers mois.
Meta a été particulièrement plébiscité (+3,22%), de même que les grands noms des semi-conducteurs tels Broadcom (+2,73%), AMD (+3,56%) ou Qualcomm (+2,84%).
Stellantis perd sa tête ___
Le groupe automobile Stellantis a reculé de 6,37% à Paris après avoir annoncé dimanche la démission "avec effet immédiat" de son patron Carlos Tavares, dont le successeur sera nommé au premier semestre 2025. Son mandat devait s'achever début 2026.
Delivery Hero plonge ___
Le groupe allemand Delivery Hero a plongé de près de 10% à Francfort, après avoir annoncé que sa plateforme espagnole de livraison à domicile Glovo va salarier en Espagne ses coursiers, qui travaillaient jusque-là sous le statut de travailleurs indépendants.
Le pétrole attentiste ___
Les cours du pétrole ont fait du surplace, pris dans des vents contraires entre la crainte de voir l'alliance Opep+ augmenter sa production et la satisfaction d'un bon indicateur chinois.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a fini quasiment à l'équilibre (-0,01%), à 71,83 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en janvier a lui pris 0,15%, à 68,10 dollars.
afp/rp