New York (awp/afp) - Les Bourses européennes sont restées bien orientées jeudi, relativisant les conséquences pour les marchés de la crise politique en France, tandis que Wall Street s'est tassée avant un indicateur d'emploi, vendredi.
Francfort a gagné 0,63% à 20.358,80 points, battant pour le troisième jour consécutif un record en clôture, après avoir connu un plus haut historique en séance, à 20.373,43 points.
Milan a pris 1,18% tandis que Londres est resté stable (+0,01%). A Zurich, le SMI a avancé de 0,06%.
"On voit beaucoup d'achats à bon compte à l'oeuvre", a expliqué Philippe Cohen, gérant de portefeuille pour Kiplink Finance.
Malgré la chute du gouvernement français, mercredi, et la démission du Premier ministre Michel Barnier, la Bourse de Paris a résisté, gagnant même 0,37%.
"Les marchés font la distinction entre la situation domestique française et celle des grandes entreprises du CAC 40, qui n'a souvent rien à voir", explique à l'AFP Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.
Par ailleurs, ils "s'attendent à ce que les forces politiques soient plus constructives et à ce que la nomination d'un Premier ministre aille plus vite que cet été", ce qui "réduirait la période d'incertitude", ajoute-t-il.
"Pour l'instant les investisseurs ne sont pas alarmés. Cependant, la prime de risque française sera durablement plus élevée", estiment les analystes de la Banque Richelieu.
A New York, l'indice Dow Jones a perdu 0,55%, l'indice Nasdaq 0,18% et l'indice élargi S&P 500, 0,19%.
Le S&P 500 restait sur une série de quatre records consécutifs en autant de journée de Bourse.
Pour Aaron Clark, de GW&K Investment Management, les opérateurs ont levé le pied avant la publication, vendredi, du rapport mensuel du ministère du Travail.
Ce document offrira à la banque centrale américaine (Fed) l'une des dernières photographies de l'économie américaine avant sa réunion des 17 et 18 décembre.
Les économistes tablent sur 200.000 créations d'emplois en novembre, après le chiffre tronqué d'octobre (12.000), affecté par l'effet des ouragans Milton et Hélène.
Les investisseurs "ne veulent pas prendre de direction trop marquée avant (cette publication), qui va probablement donner le ton pour la fin de l'année", considère Aaron Clark.
Le Bitcoin à 100.000 dollars ___
Le bitcoin a franchi pour la toute première fois de son histoire la barre des 100.000 dollars, après la nomination, par Donald Trump, d'un sympathisant des cryptomonnaies pour diriger le gendarme américain des marchés.
Vers 21H55 GMT, il était retombé sous ce seuil symbolique, à 99.154 dollars (+1,13%).
Sujets à des prises de bénéfices, les valeurs associées aux cryptomonnaies ont subi le contrecoup de ce record historique.
Les plateformes d'échanges Coinbase (-3,13%) et Robinhood (+2,70%) ont chuté, de même que les "mineurs" (créateurs de monnaie numérique) Riot Platforms (+4,86%) et Marathon Digital Holdings (-4,51%).
Safran dévisse ___
Le motoriste et équipementier aéronautique français Safran a lâché 7,31% à Paris après avoir indiqué jeudi tabler sur une croissance de 15% à 20% de ses livraisons de moteurs Leap en 2025. Il a revu plusieurs fois à la baisse cet indicateur en 2024.
Frasers dégrade sa prévision de résultat ___
Le groupe d'habillement britannique Frasers, propriétaire de Sports Direct, a abandonné 10,39% à Londres, après avoir dégradé sa prévision de résultat annuel, accusant le budget du gouvernement travailliste d'avoir plombé la confiance des consommateurs.
Le pétrole baisse malgré l'Opep+ ___
Les cours du pétrole se sont légèrement repliés, malgré la décision de l'alliance Opep+ de repousser d'un trimestre la hausse de sa production, les opérateurs relativisant son impact sur l'offre.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'est contracté de 0,30%, pour clôturer à 72,09 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en janvier a lui cédé 0,35%, à 68,30 dollars.
afp/rp