Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales jaugent prudemment mardi les dernières annonces douanières de Donald Trump, qui provoquent une ruée vers l'obligataire américain, valeur refuge, au détriment des actifs les plus volatils, comme le bitcoin.

Wall Street a ouvert sans direction claire: vers 14H30 GMT, dans les premiers échanges, le Nasdaq reculait de 0,33%, le S&P 500 restait stable (+0,09%) et le Dow Jones avançait de 0,58%.

En Europe, Paris était à l'équilibre (+0,04%), Francfort prenait 0,39% et Londres 0,52%. A Zurich, le SMI gagnait 0,40%.

"Trump pèse de nouveau sur les marchés", a résumé Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB.

L'attention des investisseurs se focalise sur la politique commerciale du président américain, qui a confirmé lundi que les États-Unis allaient relever leurs droits de douane contre le Canada et le Mexique "à la date prévue", soit le 1er mars, après un sursis d'un mois et en dépit des gages apportés par ces deux pays.

Ces annonces interviennent après que le milliardaire a signé un mémo visant à freiner les investissements chinois dans des secteurs stratégiques américains, dont la technologie et les infrastructures critiques.

Pour Stephen Innes, analyste chez SPI AM, les marchés restent pour l'instant sur leurs gardes, réagissant à ce que M. Trump "fait, et non ce qu'il dit".

Ce contexte incertain "stimule l'appétit pour les valeurs refuge", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Les obligations d'État américaines étaient recherchées, ce qui faisait reculer leurs taux d'intérêt. Vers 14H40 GMT, les taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans reculaient à 4,31%, contre 4,40% la veille en clôture. Sur deux ans, ils étaient à 4,11%, contre 4,17% lundi soir.

Leurs équivalentes allemandes, référence en Europe, restaient stables à 2,46%, contre 2,47% la veille.

Face à l'incertitude, les investisseurs délaissent en revanche le bitcoin, valeur risquée, qui chutait de 7,85% à 88.925 dollars vers 14H40 GMT, glissant sous la barre des 90.000 dollars pour la première fois depuis mi-janvier.

Autre point d'attention des investisseurs: les négociations autour d'un cessez-le-feu en Ukraine.

Les alliés de Kiev se prennent timidement à espérer un tournant après plus de trois années de guerre, tout en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à la "capitulation" du pays.

"Nous avons observé un ton plus constructif par rapport aux préoccupations de la semaine dernière selon lesquelles les pourparlers entre les États-Unis et la Russie laisseraient l'Ukraine et l'Europe dans l'impasse", note Jim Reid, économiste de Deutsche Bank, "mais le chemin pour mettre fin à la guerre en Ukraine reste encore très flou".

Côté changes, l'euro prenait 0,30% face au billet vert vers 14H30 GMT, à 1,0502 dollar pour un euro.

La monnaie unique bénéficie notamment de "l'espoir d'un gouvernement stable en Allemagne ainsi que d'une paix en Ukraine ayant balayé les incertitudes entourant les élections", commente César Perez Ruiz, responsable des investissements chez Pictet Wealth Management.

Les investisseurs attendent cette semaine les résultats du géant du secteur des semi-conducteurs et deuxième capitalisation mondiale Nvidia, publiés mercredi.

Côté indicateurs économiques, ils seront attentifs aux revenus et dépenses des ménages et à l'inflation PCE en janvier aux Etats-Unis, mais aussi à l'inflation en février des trois principales économies de la zone euro vendredi.

Unilever change de tête ___

Le géant britannique de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène Unilever, dont le bénéfice a baissé l'an dernier, remplace son directeur général, Hein Schumacher, après moins de deux ans en poste. Un départ surprise pour "accélérer" son plan de restructuration.

L'annonce fait déraper mardi le cours de l'action, qui perdait 2,54% à la Bourse de Londres vers 14H40 GMT.

Le pétrole cède du terrain ___

Les cours du pétrole sont en recul mardi, lestés par l'éventualité d'une levée des sanctions contre Moscou.

Vers 14H30 GMT le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,55% à 74,37 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, lâchait lui, 0,45% à 70,38 euros.

afp/rp