Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales baissent jeudi, digérant de nombreux résultats d'entreprises dont ceux des méga capitalisations technologiques américaines qui n'ont pas impressionné les investisseurs, sur fond d'agenda macroéconomique chargé.
En Europe, la Bourse de Paris reculait nettement de 1,16% vers 14H20 GMT, celle de Francfort de -1,04%, Milan -0,95% et Londres -0,99%. A Zurich, le SMI cédait 1,80%.
A Wall Street, le Dow Jones perdait 0,71%, le Nasdaq -2,03% et S&P 500 -1,33% dans les premiers échanges.
Les investisseurs digèrent une nouvelle série de résultats d'entreprises au troisième trimestre, avec notamment ceux des géants technologiques américains. Apple et Amazon seront à l'honneur jeudi après la clôture Wall Street.
La veille, Meta, maison mère de Facebook, d'Instagram et de WhatsApp, et Microsoft ont tous deux publié des résultats qui ont surpassé les attentes du marché au troisième trimestre.
Mais ces résultats ont surtout "mis en garde contre l'accélération des coûts de l'intelligence artificielle", explique Patrick Munnelly, stratégiste chez Tickmill Group.
A 14H50 GMT, l'action Meta perdait 3,25% et celle de Microsoft 6,05%.
"Les investisseurs continuent de se montrer prudents face à l'augmentation des dépenses en capital sans l'expansion nécessaire des revenus", explique-t-il.
Également très attendue, l'inflation aux Etats-Unis est tombée en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, selon l'indice PCE, mesure privilégiée par la Fed et publié jeudi, à cinq jours de l'élection américaine dans laquelle la flambée des prix joue un rôle prépondérant.
Pour Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions, les marchés "restent prudents", car "les perspectives inflationnistes restent incertaines et dépendront en grande partie du résultat des élections et de la mise en oeuvre de la politique du vainqueur".
En zone euro, l'inflation a augmenté plus que prévu en octobre, à 2% sur un an, tirée par les tarifs de l'alimentation, après avoir atteint le mois précédent son plus bas niveau en trois ans et demi, selon des chiffres publiés par Eurostat.
La hausse des prix à la consommation se maintient au niveau de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE). Elle est cependant un peu plus prononcée que prévu, alors que les analystes de Factset et Bloomberg tablaient en moyenne sur une progression à 1,9%.
Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a présenté mercredi son premier budget depuis son accession au pouvoir au Royaume-Uni en juillet, avec des hausses d'impôts assumées de 40 milliards de livres (48 milliards d'euros), contre des investissements dans des services publics à bout de souffle.
Dans la foulée, sur le marché obligataire, le rendement de l'obligation britannique à échéance dix ans s'établissait à 4,48% vers 14H20 GMT, au plus haut depuis novembre 2023, contre 4,35% à la clôture de mercredi. Il était à 4,31% mardi, avant la présentation du budget.
Les pétrolières sous pression ___
Le secteur pétrolier a vu deux de ses géants européens publier leurs résultats, souffrant chacun de la baisse des marges de raffinage et des prix du pétrole.
Le britannique Shell a dévoilé un bénéfice net en fort repli au troisième trimestre, mais le titre gagne toutefois 2,03% à Londres, ses difficultés sur la période étant en partie compensées par la baisse des charges d'exploitation et la hausse des volumes de l'activité gazière.
Le français TotalEnergies (-2,54% à Paris) a vu son bénéfice net s'effondrer au troisième trimestre, à 2,1 milliards d'euros (-65% par rapport au 3e trimestre 2023).
Estée Lauder plonge ___
L'action du groupe américain de cosmétiques Estée Lauder, qui a annoncé mercredi l'arrivée d'un nouveau PDG début janvier, plonge de 19,19% jeudi à New York vers 14H20 GMT après la publication de résultats trimestriels en recul dans tous les segments et toutes les régions, surtout plombés par la Chine.
Le pétrole monte ___
Les prix du pétrole montent poussés par l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) qui pourrait encore repousser son augmentation de production attendue en décembre.
Vers 14H20, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prend 1,01% à 73,29 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) 1,31%, à 69,51 dollars.
Sur le marché des changes, le dollar cède quelque 0,03% face à l'euro, à 1,0859 dollar.
Le bitcoin cédait 2,11% à 71.291,51 dollars vers 14H20 GMT.
afp/rp