Washington (awp/afp) - Les marchés financiers mondiaux ont oscillé lundi entre optimisme concernant de nouvelles annonces de Pékin pour relancer son économie et attentisme sur la suite des politiques monétaires des grandes banques centrales.

En Europe, Paris a gagné 0,72% et Londres 0,52% en clôture. Francfort a reculé de 0,19%, tandis que Milan a perdu 0,55%. A Zurich, le SI a abandonné 0,16%.

A Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,54%, l'indice Nasdaq a lâché 0,62% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,61%.

Les dirigeants politiques chinois, dont le président Xi Jinping, ont annoncé lundi vouloir "assouplir" la politique monétaire du pays l'année prochaine, à l'heure où Pékin cherche toujours à enrayer l'essoufflement de son économie.

Ce changement du discours officiel chinois donne le ton peu avant une importante conférence économique qui pourrait esquisser cette semaine de nouvelles mesures de soutien.

"Il s'agit vraiment de déclarations importantes, un vrai changement de discours, avec une réponse qui s'annonce très forte pour relancer la consommation", explique à l'AFP Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque.

Les valeurs européennes du secteur du luxe, très exposées au marché chinois, ont profité de ces annonces.

En France, LVMH a bondi de 3,52%, Hermès a pris 0,84% et Kering 3,48%. A Londres, Burberry a avancé de 4,32% et à Milan Salvatore Ferragamo s'est envolé de 6,70%.

Les valeurs chinoises cotées à la Bourse de New York ont tiré leur épingle du jeu, à l'image des géants du commerce en ligne PDD (+10,45%), Alibaba (+7,44%) et JD.com (+11,00%).

Chine mis à part, les investisseurs font globalement preuve d'attentisme, avec plusieurs rendez-vous de politique monétaire ces deux prochaines semaines.

En zone euro, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) doit se tenir jeudi, dans un contexte d'inflation en repli et de croissance atone en zone euro.

"Une nouvelle baisse de taux de 0,25 point", portant le principal taux directeur "à 3% est largement attendue", a détaillé Xavier Chapard, stratégiste de LBP AM.

Aux États-Unis, les investisseurs attendent mercredi un indice d'inflation, qui donnera des perspectives sur la suite de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Cette dernière se réunira les 17 et 18 décembre.

Tant que cet indice est "proche des attentes, il ne fera probablement pas beaucoup bouger le marché", assure Victoria Fernandez, de Crossmark Global Investments, qui a toutefois remarqué une "certaine volatilité" avant sa publication.

Dans ce contexte, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans s'est établi à 4,19%, contre 4,15% vendredi en clôture.

Les investisseurs scrutent aussi le Moyen-Orient, après que Bachar al-Assad, qui était au pouvoir depuis 24 ans en Syrie, a fui le pays dimanche, chassé par une offensive spectaculaire de rebelles islamistes.

Le pétrole grimpait en réaction à ce renversement: le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a gagné 1,43% à 72,14 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a progressé de 1,74% à 68,37 dollars.

L'or, valeur refuge, était aussi orienté à la hausse (+1,36%).

Nvidia visé par une enquête en Chine ___

La Chine a lancé lundi une enquête sur le géant américain des puces Nvidia (-2,55%) pour violation présumée des lois antimonopole, a annoncé la télévision d'Etat CCTV.

La défense en berne ___

Les valeurs liées au secteur de la défense ont dévissé en Europe, après une rencontre entre Trump et Zelensky samedi lors duquel le futur président américain a appelé à un cessez-le-feu et à des négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Rheinmetall (-6,14%) et Renk (-7,16%) ont reculé franchement en Allemagne. Ailleurs en Europe, le français Thales a perdu 1,41% et le britannique BAE Systems 2,48%. Leonardo a reculé de 5,29% en Italie.

Le bitcoin recule ___

Le bitcoin atteignait 96.915 dollars mercredi vers 22H00 GMT, après avoir pourtant dépassé à nouveau dans l'après-midi le seuil symbolique des 100.000 dollars déjà atteint la semaine dernière.

La plus célèbre des cryptomonnaies affiche un gain de 130% depuis le 1er janvier.

Sur le marché des changes, la devise américaine était stable (+0,06%) face à la monnaie unique, à 1,0562 dollar pour un euro.

afp/rp