Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent jeudi sans direction commune, l'Europe terminant en forte hausse dopée par des résultats d'entreprises salués par les investisseurs quand les Etats-Unis digèrent un nouvel indicateur sur l'inflation.
Les places boursières européennes ont terminé en franche hausse: la Bourse de Paris a gagné 1,32%, Francfort 1,37%, Londres a pris 0,51%, Milan 1,93% et Zurich 0,6%.
Les indices européens ont profité jeudi de "plusieurs publications d'entreprises européennes et françaises de très bonne facture", affirme à l'AFP Stéphane Renou, expert en investissements financiers de Milleis Banque.
Le bénéfice annuel record de l'industriel allemand Siemens a particulièrement porté le secteur industriel européen.
Les investisseurs se montrent par ailleurs rassurés après la publication des minutes de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, qui a écarté le risque d'une inflation retombant trop bas dans un contexte de croissance peu dynamique, voire récessive comme en Allemagne.
L'inflation devrait se situer toutefois sous l'objectif de la BCE en 2025, renforçant les attentes d'une baisse des taux lors de la prochaine réunion en décembre. Les marchés prévoient que le taux de référence baissera jusqu'à 2% d'ici la mi 2025.
A Wall Street, le Dow Jones cédait 0,07%, le Nasdaq 0,13% et le S&P 500 0,14% vers 16H45 GMT, les investisseurs digérant un nouvel indicateur sur l'inflation américaine.
L'indice des prix de gros aux États-Unis, qui mesure l'inflation du côté des producteurs, a accéléré en octobre, une évolution en ligne avec celle de l'inflation du côté des consommateurs, et qui pourrait compliquer l'équation pour la banque centrale américaine, la Fed.
"Malgré un rapport mitigé", Jason Schenker, analyste de Prestige Economics, estime qu'il ne remet pas en cause "la possibilité d'une réduction de 0,25% des taux directeur de la Fed le 18 décembre" anticipée par les marchés.
Le risque d'une politique monétaire plus restrictive reste présent avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison-Blanche, qui a entraîné une "réévaluation (...) des taux américains en 2025" de la Fed selon Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
Elle pourrait en effet être contrainte de garder une politique monétaire plus restrictive qu'anticipé pour compenser le programme du candidat républicain vu comme plus inflationniste.
"Les rendements à long terme" ont d'ailleurs "atteint des sommets plurimensuels, car les craintes concernant les tarifs douaniers à venir et une éventuelle réaccélération de l'inflation persistent" depuis sa victoire à l'élection présidentielle, souligne M. Reid.
Le rendement des emprunts d'État américains à dix ans ont en effet atteint un plus haut depuis juillet plus tôt dans la séance, avant de se détendre, s'établissant à 4,41% à 16H45 GMT, contre 4,45% mercredi en clôture.
Le dollar restait quant à lui presque stable face à la monnaie unique, à 1,0570 dollar pour un euro.
Bénéfice record pour Siemens
Siemens, qui a annoncé jeudi un bénéfice net annuel record de 9,0 milliards d'euros sur l'exercice décalé 2023-2024 s'achevant en septembre, en hausse de 5%. A 75,9 milliards d'euros, le chiffre d'affaires a progressé de 3%, à change et portefeuille constant.
Cotée à la Bourse de Francfort, l'action du groupe a terminé jeudi en hausse de +4,91%.
La "très belle publication" de l'industriel allemand a emporté avec lui tout le secteur industriel européen, note Stéphane Renou.
Disney dingo
Le groupe Disney a publié jeudi des résultats supérieurs aux attentes pour son quatrième trimestre comptable (de fin juin à fin septembre), tirés par le succès des films "Deadpool & Wolverine" et "Vice-Versa 2".
Le bénéfice net ressort en baisse de 19% à 564 millions de dollars, amputé par des provisions pour dépréciations et une charge fiscale supérieure, selon un communiqué.
Le titre du groupe prenait 6,86% à New York vers 16H45 GMT.
Le pétrole hésite
Les cours du pétrole hésitent jeudi, après la parution de plusieurs rapports faisant état d'une persistance d'inquiétudes sur le ralentissement chinois mais aussi d'un essor de l'Inde comme nouveau relai de la demande d'or noir.
Vers 16H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord s'échangeait à 72,50 dollars (+0,30%), son équivalent américain West Texas Intermediate (WTI) à 68,62 dollars (+0,27%).
Le bitcoin évoluait quant à lui à 88.829 dollars vers 16H45 GMT, modérant ses gains au lendemain d'un nouveau record historique.
afp/al