Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales renouent avec les gains, les investisseurs accueillant favorablement des indicateurs économiques et de nouveaux résultats d'entreprises, dans un environnement qui reste toutefois très incertain à l'approche de l'élection présidentielle américaine.

En Europe, Paris gagnait 0,65%, Londres 0,75%, Francfort 0,56%, Milan 0,94% et Zurich 1,12% vers 11H15 GMT.

A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices évoluaient aussi dans le vert: le Nasdaq gagne 0,37%, le Dow Jones +0,33% et le S&P 500 +0,32% environ deux heures avant l'ouverture des Bourses américaines.

Ils évoluent en petite hausse "alors qu'Amazon (a grimpé) dans les échanges après (la clôture de la Bourse à New York) après avoir publié des résultats meilleurs que prévu pour le troisième trimestre", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Amazon a été porté par le cloud et a largement dépassé les attentes du marché au troisième trimestre avec un bénéfice net de 15,3 milliards de dollars, rassurant les investisseurs sur sa rentabilité malgré l'annonce de dépenses croissantes dans l'intelligence artificielle (IA).

Apple a également publié jeudi des résultats trimestriels légèrement meilleurs qu'anticipé, grâce notamment à un rebond des ventes d'iPhone, mais Wall Street n'a pas été enthousiasmée par le discours du groupe sur l'intelligence artificielle.

La veille, Wall Street avait terminé en forte baisse, justement en raison de l'accumulation des investissements dans l'intelligence artificielle sans que les revenus suivent, jetant un froid sur les marchés après la publication des résultats de Meta et Microsoft.

Les places boursières européennes, exposées au marché chinois, profitent quant à elles de bonnes nouvelles venant de Chine.

L'activité manufacturière en Chine a progressé en octobre pour la première fois depuis avril, selon des chiffres officiels publiés jeudi, un signal encourageant pour les autorités, qui s'efforcent de relancer la deuxième économie mondiale.

Un indice indépendant publié vendredi confirme la tendance affichée par les chiffres officiels, un signe favorable concernant la santé du monde industriel.

Par ailleurs, "tous les yeux sont rivés sur les obligations américaines, où le compte à rebours avant l'élection présidentielle américaine a fait monter la tension", estime Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans évolue toujours à des niveaux proches de son plus haut depuis juillet. Les taux des bons du Trésor évoluent en sens opposé de leur prix.

"Nous nous trouvons dans un environnement où l'on est avide de toute raison de se débarrasser des obligations, même momentanément, avant les élections", où les prévisions penchent "vers des rendements plus élevés en cas de victoire de Trump", explique M. Innes.

Reckitt en forme

Le groupe de produits d'hygiène et de santé britannique Reckitt Benckiser, qui compte Durex, Harpic ou Nurofen parmi ses marques, gagnait 8,63% à la Bourse de Londres à 11H15 GMT, après qu'une de ses filiales a été blanchi d'accusations selon lesquelles elle aurait dissimulé des risques potentiels sur ses préparations pour bébés prématurés.

Le pétrole monte

Côté pétrole, vers 11H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,94% à 74,22 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), montait de 2,12% à 70,73 dollars le baril, poussés par la résurgence du risque d'escalade au Moyen-Orient, après l'annonce de possibles représailles de l'Iran contre Israël.

"Les craintes géopolitiques reviennent sur les marchés à la suite d'informations selon lesquelles l'Iran pourrait lancer des attaques de représailles contre Israël", affirme M. Tan.

L'or prend quant à lui une pause, presque stable au lendemain d'un nouveau record historique à plus de 2.790 dollars l'once.

Le bitcoin se détend

Le bitcoin est brièvement passé sous le seuil des 70.000 dollars vendredi. Il perdait 0,22% à 70.128,67 dollars vers 11H15 GMT.

Stephen Innes attribue cette baisse aux paris plus importants sur une victoire de Kamala Harris dans le Michigan.

La monnaie numérique s'était envolée en milieu de semaine approchant un record absolu à plus de 73.300 dollars, dopée par la perspective d'une victoire de Donald Trump, favorable à une réglementation très assouplie pour le bitcoin, et susceptible d'alimenter les dérapages budgétaires.

Côté devises, le dollar prenait 0,18% face à la monnaie unique, à 1,0864 dollar pour un euro.

afp/al