Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent majoritairement dans le vert jeudi, accrochées aux espoirs de négociations de paix en Ukraine, sur fond d'indicateurs économiques aux États-Unis.

En Europe, Paris a terminé en hausse de 1,52%, Milan de 1,00% et Francfort de 2,09%, le DAX atteignant même un nouveau record en clôture.

La seule place européenne terminant en recul était Londres (-0,49%), plombée par une croissance inattendue au quatrième trimestre au Royaume-Uni qui éloigne les perspectives de baisse des taux de la Banque d'Angleterre.

A Wall Street, vers 16h50 GMT, l'indice Dow Jones gagnait 0,28%, le Nasdaq 0,93% et l'indice élargi S&P 500 prenait 0,55%.

Lors d'une conversation téléphonique d'une heure et demi avec Donald Trump mercredi, Vladimir Poutine a convenu avec son homologue de négocier "immédiatement" la fin du conflit en Ukraine, qui a fait au moins des dizaines de milliers de morts et de blessés en Ukraine et en Russie.

Le président américain a annoncé mercredi qu'il rencontrerait Vladimir Poutine en Arabie saoudite.

Pris de court par l'initiative de Donald Trump de commencer "immédiatement" les négociations avec Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en Ukraine, les Européens insistent pour être présents à la table des négociations.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui appelé Washington à convenir d'un plan pour "arrêter Poutine" avant tous pourparlers avec Moscou.

Si les négociations sont encore au stade de projet, "le simple fait d'en parler a fait baisser le pétrole" et les prix de l'énergie en général, mais aussi "le dollar américain", note Neil Wilson, analyste de TipRanks.

Vers 16H50 GMT, la monnaie unique gagnait 0,57% face au billet vert à 1,0442 dollar pour un euro.

"Cette combinaison a été bénéfique pour les actions européennes en dehors du FTSE 100", l'indice phare de la place de Londres, note M. Wilson.

Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés à IG France, évoque même auprès de l'AFP "une réaction primaire" des marchés d'actions, en particulier côté européen.

"Les prix de l'énergie qui se replient profitent à la partie industrielle européenne", souligne-t-il. Les investisseurs digèrent également les premières mesures de l'inflation américaine de l'année 2025.

Mercredi, la publication d'un indice des prix à la consommation (CPI) pour janvier nettement plus élevé que prévu "a repoussé les espoirs de réduction des taux de la Fed", la Réserve fédérale américaine, explique Jane Foley, de Rabobank.

Jeudi, l'indice des prix à la production aux États-Unis (PPI), qui mesure l'inflation côté producteurs, s'est établi à 0,4% en janvier, dépassant les prévisions des analystes.

Dans ce contexte, côté obligataire, le taux de l'emprunt à dix ans américain reculait vers 16h50 GMT à 4,54%, contre 4,62% la veille en clôture, après avoir flambé mercredi après la publication de l'inflation.

Nestlé rassure ___

Le géant industriel Siemens (+7,26% à Francfort) a fait état jeudi d'un bénéfice net en forte hausse au premier trimestre de son exercice décalé 2024-2025 et assure ne pas craindre outre mesure d'éventuels droits de douane américains.

D'octobre à décembre, le groupe de Munich a enregistré un bénéfice net de 3,9 milliards d'euros, soit une hausse de 52% sur un an, précise un communiqué.

Le nouveau patron de Nestlé a rassuré sur ses projets pour relancer la croissance du groupe, faisant d'ores et déjà état d'une remontée des volumes de ventes durant la seconde moitié de 2024, ce qui fait bondir le cours de l'action en Bourse.

L'action du groupe helvétique a terminé en hausse de 6,22% à la Bourse suisse. Le titre Nestlé avait perdu près du quart de sa valeur en 2024.

Gaz et pétrole chutent ___

Pétrole et gaz perdent du terrain avec après l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine visant à lancer des négociations "immédiates" sur l'Ukraine, alimentant les espoirs de retour de volumes importants de gaz et de pétrole russe sur le marché.

Vers 16h50 GMT, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, chutait de 8,01%, à 51,20 euros le mégawattheure (MWh).

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,53% à 74,78 dollars. Son équivalent américain, le WTI reculait de 0,37% à 71,10 dollars.

afp/lf