Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux manquent de souffle mardi, entre espoirs de désescalade et incertitudes face aux tensions commerciales, en pleine période de résultats d'entreprises.

En Europe, vers 13H20 GMT, la Bourse de Paris cédait 0,48% quand Francfort prenait 0,30%, Londres 0,20% et Milan 0,62%. A Zurich, le SMI gagnait 0,19%.

A Wall Street, les principaux indices ont ouvert en ordre dispersé. Le Dow Jones prenait 0,12%, l'indice Nasdaq perdait 0,34% et l'indice élargi S&P 500 cédait 500 0,25%.

"Pour l'instant, les marchés se consolident. Cela ressemble à un calme avant la tempête", explique Fawad Razaqzada, de City Index.

Sur le front des droits de douane, "le ton reste (...) à la négociation" entre Washington et Pékin, "et non à l'escalade", commente Jim Reid, de la Deutsche Bank. Mais "il n'y a toujours pas de dialogue apparent" entre les deux puissances économiques.

Dimanche, le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a défendu la politique de droits de douane de Donald Trump, y voyant un moyen de créer une "incertitude stratégique" afin de donner l'avantage aux États-Unis.

Invité lundi à réagir à ces propos, Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que les États-Unis devraient "mener un dialogue avec la Chine sur la base de l'égalité, du respect et des bénéfices mutuels".

Tant que la question des droits de douane "restera aussi centrale, (cela) devrait empêcher tout rebond durable des indices", estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

Pluie de résultats ___

La semaine est par ailleurs chargée en publications de résultats d'entreprises et d'indicateurs économiques avec mercredi les chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis en avril, le PIB au premier trimestre et l'indice PCE d'inflation, mesure privilégiée par la Fed.

Les investisseurs attendent aussi les résultats de quatre des "Sept Magnifiques", le surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique, avec Meta et Microsoft mercredi et Amazon et Apple jeudi.

"Leurs résultats trimestriels (...) pourraient déterminer si les marchés continueront à se débarrasser de leurs craintes de récession", commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

En Europe aussi, de nombreuses entreprises rendent leur copie, ce qui fait réagir les titres en Bourse.

Le géant pétrolier britannique BP cédait 3,05% à Londres vers 13H20 GMT, après avoir vu son bénéfice divisé par plus de trois au premier trimestre, évoquant notamment "la volatilité" des marchés, causée par la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Associated British Foods, maison mère de la chaîne de vêtements à bas prix Primark, baissait elle de 8,75% mardi, après avoir publié un bénéfice net en baisse de plus de 21% pour son premier semestre décalé.

La marque de voitures de sport Porsche (-5,07%) a fait état mardi d'une chute de 40% de son bénéfice d'exploitation au premier trimestre sur un an, à 760 millions d'euros. Sa rentabilité des ventes a fondu, à seulement 8,6% contre 14,2% au cours de la même période l'an dernier.

Le constructeur automobile suédois Volvo Cars plongeait de 10,38%, après avoir annoncé mardi lancer un plan d'économies de 1,6 milliard d'euros, incluant des suppressions de postes, pour faire face à la chute de ses bénéfices et à la dégradation du secteur.

Et à Paris, le géant des équipements électriques Schneider Electric dévissait de 7,23%, au lendemain de la publication de résultats jugés décevants car en dessous des attentes des analystes, malgré une forte progression de son chiffre d'affaires.

Le dollar monte, le pétrole et le gaz baissent ___

Côté changes, vers 13H10 GMT, le dollar prenait 0,11% face à la monnaie unique européenne, à 1,1406 dollar pour un euro.

Les cours du pétrole sont en baisse mardi, les marchés s'inquiétant d'une dégradation de l'activité économique. Le Brent de la mer du Nord perdait 1,86% à 64,63 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, cédait 1,69% à 61,00 dollars.

Même constat côté gaz, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence européenne du gaz naturel, évoluant mardi autour de son plus bas niveau depuis juillet 2024, à 31,44 euros le mégawattheure (MWh).

L'once d'or perdait quant à elle 0,89% à 3.314 dollars.

afp/rp