Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux cèdent du terrain vendredi, tandis que dollar et rendements obligataires américains flambent, après une baisse surprise du chômage aux États-Unis qui fait s'éloigner les perspectives de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).
En Europe, Paris a perdu 0,43%, Francfort, 0,53%, Londres, 0,31%, et Milan, 0,18%. A Zurich, le SMI a reculé de 0,2%.
A Wall Street, vers 17H50, le Dow Jones perdait 0,60%, l'indice Nasdaq, 1,21%, et l'indice élargi S&P 500, 0,73%.
Le très attendu rapport sur l'emploi américain en janvier a fait état vendredi d'un nouveau recul du chômage aux États-Unis, à 4,0%, contre 4,1% précédemment, alors que les analystes attendaient une stagnation.
C'est le signe d'un "marché du travail qui reste solide", a relevé Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de recherche et stratégie chez BFT IM, interrogé par l'AFP.
Les investisseurs parient désormais massivement sur le maintien des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine lors de sa prochaine réunion en mars, dans la mesure où l'économie aura moins besoin d'être soutenue.
Cela se répercutait vendredi vers 17H50 sur les taux d'intérêt américains, qui flambaient. A dix ans, ils atteignaient 4,48%, contre 4,43% la veille en clôture de la séance. Sur deux ans, ils se hissaient à 4,27%, contre 4,21% la veille.
Le dollar prenait lui 0,57% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,0325 dollar pour un euro.
L'emploi est devenu un des paramètres les plus scrutés par la Fed pour déterminer la suite de sa politique monétaire. Un marché du travail dynamique, signe de bonne santé de l'économie, diminue le besoin de baisser les taux directeurs. Au contraire, un ralentissement donne plus de marge de manoeuvre pour assouplir sa politique.
Lors de sa dernière réunion en janvier, la banque centrale américaine a déjà décidé de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
Pluie de résultats
Autre focus des investisseurs: la saison des résultats qui continue de battre son plein.
Aux États-Unis, Amazon reculait de 3,96% à Wall Street vers 17H50. Le groupe a certes quasiment doublé son bénéfice net à 20 milliards de dollars au quatrième trimestre, mais il risque d'être rattrapé par un contexte économique moins favorable début 2025.
En Europe, le géant des cosmétiques L'Oreal a lâché 3,54% après avoir publié un bénéfice net pour 2024 en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d'euros, des ventes en progression de 5,6% à 43,5 milliards d'euros et une marge d'exploitation "record" de 20%. Les analystes ont qualifié cependant ces résultats de "mitigés".
Le constructeur de bolides de luxe Porsche AG a reculé de 7,19%, décevant par ses prévisions pour 2025 publiées jeudi après la clôture. Le groupe allemand veut investir pour faire face à un recul de ses ventes et étendre sa gamme de véhicules à moteurs thermiques ou hybrides.
Iveco bondit
Le constructeur de camions et de bus Iveco Group, contrôlé par la famille Agnelli, a indiqué lundi envisager de séparer cette année les activités de défense du groupe par le biais d'une scission. Après cette annonce, le titre Iveco Group s'est envolé à la Bourse de Milan, gagnant 21,54%.
Gerresheimer piqué
Le spécialiste en produits pharmaceutiques Gerresheimer a gagné 9,47% à Francfort, après avoir entamé des discussions avec des investisseurs privés "à un stade très préliminaire" pour une éventuelle reprise, selon l'entreprise.
Le gaz en hausse
Le cours du gaz européen s'affiche en hausse vendredi, poussé par les attentes d'une météo plus froide à venir et sur une tendance à la hausse en raison de réserves inférieures à celle des années précédentes en Europe.
Vers 17H40, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, gagnait 2,24%, à 55,72 euros le mégawattheure (MWh).
Le pétrole est stable quant à lui, partagé entre "des perspectives économiques mondiales assombries" par la résurgence de guerres commerciales qui plombe les cours, et les "risques qui pèsent sur l'approvisionnement en Iran".
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, prenait 0,32% à 74,53 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, gagnait 0,38% à 70,88 dollars.
Le bitcoin gagnait 0,81% à 98'366 dollars.
afp/ck