New York (awp/afp) - Wall Street a fini dans le rouge, jeudi, tourmentée par la remontée des taux obligataires, tandis que les places européennes ont résisté, après la publication de bons indicateurs sur le Vieux continent.

Paris a fini non loin de l'équilibre (+0,13%), tout comme Francfort (+0,06%) et Milan (+0,02%). Londres a pour sa part cédé 0,37%. A Zurich, le SMI a gagné 0,07%.

En Europe, la croissance de l'activité du secteur privé s'est accélérée dans la zone euro en mai tandis que les prix facturés par les entreprises ont ralenti, selon l'indice PMI Flash de S&P Global. Le chiffre est ressorti légèrement supérieur aux attentes des analystes.

Christophe Boucher d'ABN Amro y voit "une preuve supplémentaire du rebond économique de la zone euro" même si "l'industrie manufacturière reste à la traîne".

A New York, le Dow Jones a lâché 1,53%, l'indice Nasdaq a cédé 0,39% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,74%.

Wall Street avait bien commencé la journée, bien disposée par les résultats météoriques du géant des semi-conducteurs Nvidia (+9,32%), la veille après Bourse.

Le groupe de Santa Clara (Californie) a confirmé aux investisseurs que la fièvre de l'intelligence artificielle (IA) dite générative, grande consommatrice de ses puces, était intacte.

Nvidia ne la voit pas faiblir et a fait état de prévisions très supérieures aux projections des analystes.

"C'est tout simplement remarquable, mais cela n'a pas suffi" pour maintenir la place new-yorkaise dans le vert, a constaté Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, "parce que les indices PMI ont pris le dessus".

L'indice composite (tous secteurs confondus), établi par S&P Global pour mesurer l'activité économique aux Etats-Unis, est ressorti en mai à son plus haut niveau depuis 25 mois.

Si le secteur des services a fait des étincelles, l'industrie manufacturière a aussi connu une montée en puissance.

"Ces chiffres ont raconté une histoire que le marché n'avait pas envie d'entendre, celle d'une économie solide, susceptible d'entraîner des hausses de prix", a expliqué M. Sosnick.

Ce tableau de l'économie américaine accrédite l'hypothèse d'une poursuite d'une politique monétaire agressive, repoussant d'autant des baisses de taux.

"Le marché obligataire a réagi le premier, suivi par les actions", a retracé M. Sosnick. "C'est une journée qui interpelle, parce que personne, je pense, ne s'attendait à une nette baisse après les résultats de Nvidia."

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a frôlé 4,50%, avant de revenir à 4,47%, contre 4,42% la veille en clôture.

Boeing au sol ___

L'action de Boeing a dérapé (-7,55%) en réaction à des déclarations du directeur financier du groupe aéronautique Brian West, selon lequel Boeing ne prévoit plus de dégager de trésorerie lors de son exercice 2024.

Empêtré dans une série de difficultés, notamment un incident en vol le 5 janvier, le groupe a effacé environ un tiers de sa capitalisation boursière depuis le début de l'année.

Royal Mail livrera en retard ___

International Distributions Services (IDS), maison mère de l'opérateur postal britannique Royal Mail, que veut racheter le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé ne pas être en mesure de publier ses résultats jeudi comme prévu, invoquant un retard dans l'audit de ses comptes. Son action a perdu 3,91% à Londres.

Autre entreprise qui intéresse Daniel Kretinsky, le géant de l'acier en crise Thyssenkrupp (+0,58%) a vu des milliers de salariés manifester jeudi pour exiger d'en savoir plus sur le "concept industriel" derrière l'entrée au capital du milliardaire tchèque.

Le pétrole encore en baisse ___

Les cours du pétrole se sont repliés pour la quatrième séance d'affilée, déprimés par les signes de résilience de l'activité économique américaine, qui laissent présager d'une poursuite de la politique de taux d'intérêt élevés.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a reculé de 0,65%, pour clôturer à 81,36 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui abandonné 0,90%, à 76,87 dollars.

L'euro reculait légèrement face au billet vert (-0,09%), à 1,0813 dollar pour un euro.

Le bitcoin perdait 2,55% à 67.634 dollars.

afp/rp