Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont dans le vert lundi, à l'entame d'une semaine marquée par plusieurs réunions de banques centrales, dans un environnement économique frappé par l'incertitude quant à la politique commerciale des Etats-Unis.
"Cette semaine sera placée sous le signe des banques centrales avec la Réserve fédérale (Fed), la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque Nationale Suisse", commente John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
La plus regardée d'entre elles sera sans doute la banque centrale américaine (Fed), qui, "après avoir marqué une pause dans son cycle de baisses de taux en janvier, devrait en faire de même lors de son comité du 19 mars", commente Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de CPR Asset Management.
Ce statu quo est attendu des marchés "en bonne partie car il est difficile pour la Fed de se faire une idée précise des conséquences de la politique commerciale de Donald Trump", a-t-il poursuivi.
"L'incertitude est le pire qui puisse arriver en Bourse et dans l'économie réelle. Les entreprises réfléchissent à deux fois avant d'engager des projets d'investissement importants", détaille Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Le niveau de consommation des Américains était aussi dans la ligne de mire des investisseurs, les ventes au détail aux Etats-Unis en février étant ressortis en dessous des attentes.
"Les chiffres de février confirment le coup d'arrêt de la consommation des ménages en ce début d'année 2025. Toutefois, cette nouvelle déception sur la consommation n'est vraisemblablement pas suffisante pour inquiéter la Fed", estime Bastien Drut.
"Les dépenses de restauration retombent à leur plus bas niveau depuis l'été dernier" et les "ventes de voitures marquent également leur deuxième mois de baisse", a-t-il souligné.
Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt à deux ans américain évoluait à 4,04% vers 13H50 GMT, contre 4,31% à la clôture vendredi. Le taux à dix ans était à 4,30%, contre 4,31%.
Le taux allemand à 10 ans se détendait à 2,82% après avoir terminé à 2,87% vendredi et le français à même échéance à 3,49% après 3,57% à la dernière clôture.
Du côté des actions, à Wall Street, le S&P 500 prenait 0,37%, le Nasdaq 0,10% et le Dow Jones 0,36%.
Sur le Vieux continent, Paris prenait 0,59%, Francfort 0,55%, Londres 0,57% et Milan 0,90%. A Zurich, le SMI prenait 0,9%.
Les titres européens, "soutenus par les plans de relance résistent", souligne Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de recherche et stratégie chez BFT IM, évoquant un "sursaut d'optimisme (...) en lien avec le plan +Réarmer l'Europe+ et le projet exceptionnel de relance allemand qui semble en passe d'être voté".
Le futur chancelier Friedrich Merz peut en effet souffler après avoir obtenu des députés écologistes qu'ils acceptent de lever leur veto à son "bazooka" de centaines de milliards d'euros, un programme de dépenses sans précédent pour la première économie européenne.
Sur le marché des changes, "l'euro continue de bénéficier de l'attente que ces dépenses supplémentaires stimuleront la croissance et même la productivité en Europe", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
La monnaie unique prenait 0,20% par rapport au billet vert, à 1,0901 dollar vers 13H50 GMT.
AstraZeneca fait cap sur EsoBiotec ___
Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca (-0,70% à Londres) a annoncé le rachat, pour un montant qui pourra atteindre 1 milliard de dollars, de la société de biotechnologie belge EsoBiotec, qui développe une technologie de thérapie cellulaire destinée à accélérer considérablement les traitements.
L'or se repose au sommet ___
Le prix de l'once était presque stable lundi, à 2.989,61 dollars (+0,18%) vers 13H50 GMT, après avoir atteint un nouveau record historique vendredi et avoir franchi la barre des 3.000 dollars pour la première fois de son histoire.
Sur le marché pétrolier, le Brent de la mer du Nord prenait 1,05% à 71,32 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, gagnait 1,12% à 67,93 dollars le baril.
Le bitcoin reculait de 1,92% à 83.411 dollars.
afp/rp