Paris (awp/afp) - Les actions mondiales gagnent du terrain lundi en dépit de l'affrontement qui durent depuis quatre jours entre l'Iran et Israël, les investisseurs estimant que le conflit est restreint à la région, pendant que les valeurs refuge et le pétrole reculent.
Aux États-Unis, vers 14H05 GMT, l'indice élargi S&P 500 avançait nettement de 1,08%, le Nasdaq gagnait 1,37% et le Dow Jones 1,06%. En Europe, Paris prenait 0,82%, Francfort 0,56%, Londres 0,32% et Milan 0,99%. A Zurich, le SMI était proche de l'équilibre (-0,03%).
Malgré l'escalade entre Israël et l'Iran, "les investisseurs semblent parier sur un conflit qui restera limité", plutôt que sur le risque d'une "guerre généralisée", commente Neil Wilson, analyste de Saxo Markets.
Israël a lancé le 13 juin sur l'Iran une attaque d'une ampleur sans précédent visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché d'empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.
Les frappes israéliennes, qui ont notamment visé Téhéran, ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche. Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s'est alourdi lundi de onze morts, dont huit tués pendant la nuit à Petah-Tikva, Bnei-Brak et Haïfa.
Si les marchés restent attentifs à l'évolution de la situation, les cours ne reflètent pas d'inquiétude des investisseurs dans l'immédiat.
"Le président Trump semble aussi avoir apaisé les craintes en déclarant que les deux parties pourraient parvenir à une résolution", relève Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB.
Le président américain, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il était "possible" que les États-Unis s'impliquent dans le conflit.
Sur les marchés financiers, "tout dépendra de l'[éventuelle] implication directe des États-Unis, du ciblage de la production pétrolière ou de l'infrastructure de transport en Iran et, surtout, de la volonté de l'Iran de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 20% des échanges mondiaux quotidiens de pétrole", explique Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
C'est pourquoi, "lorsque les tensions au Moyen-Orient s'intensifient, l'impact sur l'économie mondiale et les marchés passe par les prix de l'énergie", a relevé Thomas Mathews, analyste de Capital Economics.
Après avoir flambé jusqu'à 13% vendredi, les prix du pétrole se repliaient lundi.
Vers 14h00 GMT, le cours du baril de WTI américain perdait 0,92% à 72,31 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,92% aussi à 73,54 dollars.
Cela s'explique notamment par "un excédent d'offre de pétrole attendu" qui atténue la pression, explique Mme Brooks. Plusieurs pays de l'Opep+ ont en effet déjà annoncé une hausse de la production de pétrole début juin.
Accalmie des valeurs refuge ___
L'or, valeur refuge par excellence, reculait fortement de 1,31%, à 3.387 dollars vers 14H00 GMT.
Les rendements de l'emprunt à dix ans américain atteignaient quant à eux 4,41%, contre 4,40% vendredi en clôture.
Côté change, le dollar reculait de 0,48% à 1,1602 dollar pour un euro.
Luca de Meo quitte Renault, pressenti à la tête de Kering ___
A Paris, Renault perdait plus de 7% à 39,74 euros au lendemain de l'annonce par le groupe du départ de son directeur général, Luca de Meo. Ce dernier est pressenti pour prendre les rênes du géant de luxe Kering, qui n'a, pour le moment, ni confirmé ni démenti, ce qui n'empêchait pas le titre Kering de se laisser porter par la rumeur et de s'envoler de 11,72% à 192,80 euros.
Entain plein d'entrain ___
Le groupe britannique de paris Entain s'envolait de 14,19% à 858 pence à Londres, après avoir amélioré ses prévisions annuelles pour BetMGM, coentreprise qu'il détient avec le géant américain des casinos MGM, grâce à "une forte croissance du chiffre d'affaires dans les jeux et sports en ligne".
afp/rp