Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux reprennent leur souffle jeudi après la victoire de Donald Trump à la Maison Blanche: l'attention des investisseurs se dirige désormais vers les décisions de politiques monétaires de banques centrales et la situation politique en Europe.

Vers 14H00, la Bourse de Paris prenait 0,52%, celle de Francfort 1,47%, Milan 0,23%, quand Londres était stable (-0,02%).

Wall Street s'oriente vers une ouverture en petite hausse après avoir terminé en fanfare mercredi, dans la foulée de la victoire de Donald Trump, qui a propulsé mercredi ses trois indices vedettes à de nouveaux records.

Si les investisseurs ont "exulté (mercredi) après des mois d'incertitude", ils semblent désormais digérer toute la dimension de la victoire du candidat républicain Donald Trump pour les marchés financiers, commente Neil Wilson, analyste chez Finalto.

"Les opinions divergent", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "Certains pensent que les États-Unis exporteront leur Trumpflation (le programme du candidat étant vu comme de nature à doper la croissance et l'inflation, ndlr) ne serait-ce que par un dollar américain plus fort", explique-t-elle.

"Mais d'autres affirment que les produits chinois bon marché - lourdement taxés aux États-Unis - se répandront dans le reste du monde, ce qui pourrait permettre de contenir les pressions sur les prix ailleurs" dans le monde.

La Banque d'Angleterre a rendu sa première décision de politique monétaire post-Trump jeudi, abaissant sans surprise son taux directeur d'un quart de point, pour la deuxième fois de l'année, à 4,75%.

En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz doit affronter une pression croissante pour quitter le pouvoir sans délai après l'éclatement la veille de sa fragile coalition gouvernementale, qui a plongé la première économie européenne dans une grave crise, sans attendre le printemps prochain.

L'incertitude autour de la gouvernance en Allemagne pousse les taux des emprunts allemand vers le haut. Vers 13H00 GMT, le Bund allemand à dix ans atteignait 2,46%, contre 2,40% mercredi en clôture.

A l'agenda du jour, les investisseurs prêteront attention à la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), suivie de la conférence de presse de son président Jerome Powell.

La Fed devrait annoncer une nouvelle baisse de ses taux, les marchés tablant sur un quart de point de pourcentage, dans le cadre d'un mouvement engagé en septembre à la faveur de la baisse de l'inflation et qui devrait se prolonger au lendemain de l'élection.

Rolls-Royce cale

Le groupe industriel britannique Rolls-Royce a annoncé jeudi de nouvelles commandes de moteurs d'avions et assuré que la demande "reste forte". Le motoriste indique par ailleurs que ses ventes depuis le début de l'année sont conformes à ses attentes.

Les actionnaires attendaient davantage d'optimisme et le titre de Rolls-Royce à la Bourse de Londres dévissait de 3,38% vers 13H00 GMT. Le titre a cependant progressé de 85% depuis le début de l'année, l'une des plus fortes hausses sur la place britannique.

Swiss Re bondit

Le nouveau patron du géant de la réassurance Swiss Re a répondu à une critique récurrente des investisseurs en augmentant ses réserves aux Etats-Unis dans la réassurance dommages. Le groupe suisse a décidé de procéder à une augmentation de 2,4 milliards de dollars (2,2 milliards d'euros) de ses réserves dans ses comptes du troisième trimestre.

A 14H00, l'action bondissait de 6,97% à la Bourse suisse.

Bitcoin et dollar soufflent

Le bitcoin reprend également son souffle après sa flambée de mercredi. La victoire de Donald Trump, champion auto-proclamé des cryptomonnaies, avait poussé le bitcoin jusqu'à un nouveau record à plus de 76'475 dollars.

Vers 14H00, il baissait de 1,25% à 75'008,88 dollars.

De son côté, le dollar effaçait une partie de ses gains face à l'euro, cédant 0,43% à 1,0777 dollar pour un euro, au lendemain d'un plus haut depuis juin face à la monnaie unique européenne.

S'il se replie, il reste "bien au-dessus de son niveau d'avant l'élection", souligne Neil Wilson.

Les cours du pétrole fléchissent également, le Brent de la mer du Nord perdant 0,86% à 74,27 dollars le baril et le WTI américain cédant 1,11% à 70,89 dollars le baril.

afp/ck