Paris (awp/afp) - Les marchés financiers sont hésitants mardi, incertains de l'évolution du conflit militaire entre Israël et l'Iran sur le front géopolitique et déçus par le repli de la consommation des ménages américain, moteur de l'économie des Etats-Unis.
Les yeux sont notamment rivés sur l'évolution des cours du pétrole, les investisseurs craignant que l'Iran bloque le détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 20% du pétrole mondial. L'Iran est par ailleurs le neuvième plus grand producteur d'or noir au monde, selon l'Agence internationale de l'énergie.
Vers 13H50 GMT, les cours du baril de WTI américain étaient en hausse de 1,48% à 72,83 dollars, et ceux du baril de Brent de la mer du Nord gagnaient 1,79% à 74,54 dollars.
L'incertitude règne aussi en maître sur les marchés d'actions où les investisseurs réagissent au gré des évolutions géopolitiques.
A Wall Street, toujours vers 13H50 GMT, l'indice élargi S&P 500 baissait de 0,38%, le Nasdaq lâchait 0,54% et le Dow Jones 0,31%. En Europe, Paris perdait 0,83%, Francfort 1,01%, Londres 0,51% et Milan 1,18%. A Zurich, le SMI cédait 0,58%.
Les craintes du marché sont montées d'un cran après "l'interruption du sommet du G7" au Canada et "le retour précipité" du président Trump à Washington, souligne le courtier IwaiCosmo Securities.
Le président américain a quitté lundi prématurément le sommet, assurant sans autre explication que son départ n'avait "rien à voir" avec des efforts en vue d'un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran.
Selon des médias américains, Donald Trump va se rendre dans la "Situation Room", la salle de crise de la Maison Blanche où les présidents américains réunissent leur Conseil de sécurité nationale dans les moments de crise géopolitique ou lorsqu'ils ordonnent des opérations militaires importantes.
"Après que les Bourses se sont ralliées lundi à l'espoir que le conflit entre Israël et l'Iran resterait contenu", ces propos "signalent une escalade potentielle du conflit", qui "inquiète", relève Neil Wilson, de Saxo Markets.
L'or, valeur refuge, grappillait 0,13% à 3.390 dollars.
Des ventes au détail décevantes ___
A l'agenda de la séance, les investisseurs se sont tournés vers la publication des ventes au détail aux Etats-Unis, qui ont décliné plus fortement qu'attendu en mai, selon des données officielles du ministère du Commerce.
Elles ont reculé de 0,9% sur un mois en mai, pour atteindre 715,4 milliards de dollars. Les analystes s'attendaient à un repli moins marqué, de -0,6%, selon le consensus publié par MarketWatch.
"La baisse des ventes de voitures explique les trois quarts de la contraction des ventes au détail en mai. Elles avaient fortement augmenté en mars en anticipation des hausses de droits de douane sur les voitures puis n'avaient que légèrement baissé en avril", détaille Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de CPR AM.
"Le rapport de ventes au détail de mai confirme que la morosité s'installe chez les consommateurs", mais "comme pour le marché du travail, les développements ne sont pas suffisamment négatifs" pour inciter la banque centrale américaine à baisser ses taux pour soutenir l'économie, qui reste résiliente aux Etats-Unis, a poursuivi l'analyste.
La politique monétaire de la Fed est par ailleurs dans tous les esprits sur les marchés, la puissante institution américaine ayant débuté mardi ses deux jours de réunion à l'issue de laquelle elle communiquera sur ses taux directeurs et ses perspectives économiques des États-Unis.
Sur le marché obligataire, l'emprunt américain à dix ans atteignait 4,43%, contre 4,45% la veille en clôture. Son équivalent allemand restait quant à lui inchangé à 2,52%.
Côté change, le dollar faisait du sur place face à l'euro (-0,00%), à 1,1562 dollar pour un euro.
FDJ United en hausse ___
Le groupe de loteries et de paris sportifs FDJ United, nouveau nom de la Française des Jeux, gagnait vers 14H00 GMT 2,32% à 32,70 euros sur la Bourse de Paris, après une recommandation favorable de JPMorgan, qui a classé le titre "à surpondérer".
afp/rp