Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt américains s'inscrivent en nette baisse lundi, pendant que les Bourses restent prudentes au démarrage d'une semaine qui s'annonce mouvementée, avec l'élection présidentielle aux Etats-Unis et des réunions de banques centrales.

Le rendement des emprunts d'Etat à 10 ans ressortait à 4,29% vers 16H50 GMT, contre 4,38% à la clôture vendredi. Son équivalent à échéance deux ans s'établissait à 4,16% contre 4,21%.

"Les marchés réintègrent la potentialité d'une victoire démocrate" à l'élection présidentielle américaine, affirme Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM interrogé par l'AFP, expliquant la détente actuelle des taux obligataires américains.

"Le marché obligataire a été l'un des baromètres du sentiment des marchés quant à la probabilité de voir l'un ou l'autre candidat l'emporter", poursuit-il, le camp républicain étant perçu comme "plus dépensier et donc plus inflationniste".

Côté devises, "la baisse des probabilités, au cours du week-end, d'une victoire de Donald Trump a déclenché un mouvement de vente sur le dollar" lundi, commente Kelvin Wong, analyste d'Oanda.

Le billet vert reculait de 0,45% face à la monnaie unique, à 1,0883 dollar pour un euro vers 16H50 GMT.

Par ailleurs, le vainqueur de la présidentielle ne sera sans doute pas encore connu lorsque débutera la réunion du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi matin. Il ne le sera peut-être pas non plus lorsqu'elle s'achèvera jeudi à la mi-journée, et que le président de l'institution, Jerome Powell, tiendra sa conférence de presse.

Une baisse d'un quart de point de pourcentage est majoritairement attendue, ce qui ferait tomber les taux directeurs de la Fed dans la fourchette de 4,50-4,75%. Une première baisse des taux avait été décidée en septembre, pour la première fois depuis mars 2020, d'un demi-point de pourcentage.

Sur les marchés d'actions, à Wall Street, le Dow Jones perdait 0,86%, l'indice élargi S&P 500 -0,41%, et le Nasdaq -0,31% vers 16H50 GMT.

En Europe, la Bourse de Paris a perdu 0,50%, Francfort a baissé de 0,56% et Milan de 0,39%, quand Londres a terminé proche de l'équilibre, à +0,09%. A Zurich, le SMI a cédé 0,59%.

Avant l'élection américaine, "le marché boursier se fige comme un lapin devant un serpent", observe Konstantin Oldenburger pour CMC Markets. "L'incertitude et la nervosité règnent parmi les investisseurs."

"Pour les exportateurs européens, la perspective d'un retour de Trump au pouvoir signifie davantage de droits de douane, ce qui n'est jamais une bonne chose pour les bénéfices des entreprises", explique Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

"Ces inquiétudes seraient moindres en cas de victoire de Kamala Harris, en raison de la poursuite des politiques économiques existantes", ajoute-t-il.

Donald Trump a promis des droits de douane de "plus de 10%" sur toutes les importations, ce qui lui permettrait de financer une large baisse d'impôts.

Vonovia voit rouge ___

Le numéro un allemand de l'immobilier dévoile ses résultats du troisième trimestre mercredi. Lourdement endettée pendant des années, contrainte à de multiples dévaluations de son portefeuille immobilier, Vonovia s'apprête désormais à présenter une nouvelle stratégie pour croître de nouveau, selon un article du magazine allemand Wirtschaftswoche.

Le titre a terminé en baisse de 1,82% à Francfort lundi.

Eni encaisse un très gros chèque ___

Le géant italien des hydrocarbures Eni (-0,09% à Milan à la clôture) a annoncé avoir encaissé 1 milliard de dollars grâce à la cession de 100% de ses champs pétroliers de Nikaitchuq et d'Oooguruk au large de l'Alaska au groupe pétrolier américain Hilcorp.

L'Opep+ profite aux pétrolières ___

Les cours du pétrole montent lundi, poussés par la décisions de membres de l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de repousser d'un mois l'augmentation de leur production, prévue début décembre.

Vers 16H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 2,24%, à 74,74 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), gagnait 2,41% à 71,17 dollars.

De quoi pousser les valeurs pétrolières: BP a gagné 1,00% et Shell +0,58% en clôture à Londres. A Paris, TotalEnergies a terminé en hausse de 0,31%.

A Wall Street, Exxon Mobil (+2,69%), Chevron (+0,08%), ConocoPhilips (+1,16%) évoluaient dans le vert vers 16H50 GMT.

afp/rp