Washington (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont terminé sur une note prudente mercredi à cause de la poursuite de la guerre entre Israël et l'Iran, la place américaine digérant également l'abaissement des perspectives économiques de la Réserve fédérale (Fed).

A Wall Street, le Dow Jones a lâché 0,10%, l'indice Nasdaq a grappillé 0,13% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,03%.

"Il n'y a pas eu de grande surprise", à l'issue de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed, l'institution monétaire étant "restée en mode attentiste", commente auprès de l'AFP Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.

Dans une décision largement attendue par les marchés, la Réserve fédérale américaine (Fed) a sans surprise mercredi laissé ses taux d'intérêt inchangés pour la quatrième fois de suite et ses responsables ont répété qu'ils envisagent toujours deux baisses de taux cette année.

L'optimisme initial des investisseurs en réaction à ces annonces a cependant été entamé par les prévisions économiques de l'institution monétaire.

"Les droits de douane vont probablement tirer les prix vers le haut et peser sur l'activité économique", a déclaré Jerome Powell, patron de la Fed, tout en notant que les ces taxes mettaient généralement "un peu de temps" avant d'être répercutées au niveau des consommateurs.

Les responsables de la Fed attendent désormais la croissance du produit intérieur brut (PIB) à 1,4% en 2025 (contre 1,7% prévu en mars) et prévoient une accélération de l'inflation à 3%, alors que la Fed vise 2%.

Surtout, ils ont réduit leurs perspectives de baisses de taux pour 2026 et 2027, d'un quart de point de pourcentage pour chaque année.

Selon M. Kourkafas, cela a constitué un important facteur de la baisse de la place américaine.

Autre élément baissier: la poursuite de la guerre entre Israël et l'Iran.

Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a proclamé mercredi que son pays ne se rendrait "jamais" face à Israël, qui a multiplié mercredi les frappes aériennes contre l'Iran avant d'être visé par de nouveaux missiles hypersoniques.

Le président américain Donald Trump, devant des journalistes dans le jardin de la Maison Blanche, a lui affirmé que sa patience était "déjà à bout" avec l'Iran. Il a toutefois entretenu le doute sur la possibilité que les Etats-Unis rejoignent Israël et mènent des frappes contre l'Iran.

"Pour l'instant, les marchés parient sur le fait que la situation actuelle ne conduira pas au pire des scénarios", c'est-à-dire "une guerre ouverte entre l'Iran et les États-Unis", a expliqué à l'AFP Mike O'Sullivan, chef économiste chez Moonfare.

Les places européennes, qui ont clôturé avant la fin de la réunion de la Fed, ont surtout réagi au contexte géopolitique. Paris a perdu 0,36% et Francfort 0,50%. Les places de Milan (+0,08%) et Londres (+0,11%) sont restées à l'équilibre. A Zurich, le SMI a cédé 0,40%.

Dans ce contexte, l'emprunt obligataire à dix ans américain, de référence, était stable par rapport à la veille, à 4,39%.

Côté devises, le dollar était stable par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,1481 dollar pour un euro.

Hausse modérée du pétrole ___

Dans ce contexte, "on ne voit pas vraiment le risque que courent les entreprises, et donc les actions, sauf à court terme si le pétrole flambe franchement", a relevé Mike O'Sullivan.

Après avoir grimpé dans la matinée, les prix du pétrole se sont détendus, après des propos de M. Trump assurant que l'Iran était entré en contact avec les Etats-Unis pour négocier.

Le cours du baril de WTI américain a atteint 75,14 dollars (+0,40%), et celui du baril de Brent de la mer du Nord 76,70 dollars (+0,33%).

Les prix restent toutefois plus élevés qu'avant le conflit, lorsqu'ils évoluaient autour des 65 dollars.

Circle s'envole ___

A New York, la société Circle, créatrice de la stablecoin USDC, s'est envolée de plus de 33% à 199,59 dollars, après l'adoption par le Sénat américain d'une loi régulant ces cryptomonnaies.

Les stablecoins sont considérés comme les plus sûres et les moins volatiles des monnaies numériques car ils conservent, au fil du temps, leur parité avec une devise classique, souvent le dollar.

afp/rp