Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont, mardi, les yeux rivés sur l'élection présidentielle américaine, en attente du dénouement d'un scrutin à l'issue incertaine.

Wall Street a ouvert en hausse: vers 14H40 GMT, le Dow Jones grappillait 0,14%, tandis que le Nasdaq prenait 0,64% et le S&P 500 0,44%.

En Europe, Paris prenait 0,20% et Francfort 0,17%. Londres perdait en revanche 0,29%.

Les électeurs américains décident mardi qui de Kamala Harris ou de Donald Trump succédera à Joe Biden, au terme d'une campagne d'une tension inouïe, indécise jusqu'à la dernière minute.

Les derniers sondages donnent les deux adversaires quasiment à égalité dans les sept États cruciaux, ceux qui, dans ce scrutin au suffrage indirect, donneront à la démocrate ou au républicain le nombre suffisant de grands électeurs pour atteindre le seuil synonyme de victoire.

Le programme du candidat républicain en termes de "fiscalité, de tarifs douaniers et d'immigration" est "considéré comme inflationniste" par les marchés, ce qui pourrait mettre en danger la politique de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), selon Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

Les taux d'intérêt souverains américains évoluent donc au gré des sondages en faveur de l'une ou de l'autre candidat.

Après s'être fortement raffermis ces dernières semaines alors que les investisseurs pariaient sur une victoire de Trump, ils dégringolent depuis lundi, après "des sondages plus favorables à Kamala Harris au cours du week-end", selon Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.

Vers 14h40 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans ressortait ainsi à 4,31% vers 14H50 GMT, contre 4,29% à la clôture lundi. Son équivalent à échéance deux ans s'établissait à 4,18%, contre 4,16% lundi en clôture.

Côté devise, le billet vert reculait de 0,29% face à l'euro, à 1,0910 dollar pour un euro.

Reste que pour Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, le "risque majeur" de l'élection est un résultat "fortement contesté", qui pourrait conduire "à plus d'incertitude que nécessaire".

"A part cela, le fait que Trump et Harris aient des programmes économiques et politiques différents (...) ne changera sans doute pas la performance globale du marché boursier à long terme", poursuit-elle.

Les investisseurs attendent par ailleurs la prochaine décision de politique monétaire de la Fed jeudi à l'issue de deux jours de réunion. L'institution a abaissé en septembre ses taux directeurs d'un demi-point de pourcentage, et une nouvelle baisse d'un quart de point est attendue.

Cette réunion ne devrait avoir toutefois que peu de conséquences sur les marchés, dans la mesure où la "baisse des taux est très largement anticipée et que le marché est focalisé sur les résultats des élections américaines", selon François Rimeu, stratégiste senior chez Crédit Mutuel AM.

Adecco plonge

L'action du groupe suisse Adecco chute de 7,11% mardi vers 14H40 GMT à Zurich après la publication de résultats du troisième trimestre toujours marqués par des conditions de marché difficiles, avec une baisse de 4% sur un an de son bénéfice net, à 99 millions d'euros.

Plan social chez Schaeffler

L'équipementier automobile allemand (en baisse de 6,86% à Francfort vers 14H40 GMT) a annoncé mardi la suppression de 4.700 emplois en Europe ainsi que la fermeture de deux sites, un nouvel exemple des difficultés du secteur confronté à des plans sociaux en cascade.

Ces réductions d'effectifs correspondent à 3% de la masse salariale du groupe, qui emploie 120.000 personnes depuis sa fusion avec l'allemand Vitesco, fabricant de transmissions.

Le pétrole en hausse

Les cours du pétrole sont en hausse mardi, reflet de l'incertitude sur l'issue de l'élection américaine, et après la prolongation des coupes volontaires de production de pétrole de huit membres de l'Opep+.

Vers 14H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,01%, à 75,84 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), gagnait 1,17% à 72,31 dollars.

Le bitcoin prenait 3,78% à 69.626 dollars.

afp/cw