Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales cèdent du terrain jeudi sous le coup de prises de bénéfices, sur fond d'incertitudes économiques après que la banque centrale américaine (Fed) a révisé à la baisse ses perspectives de croissance aux Etats-Unis.
Après avoir grimpé mercredi soir après la conférence de presse tenue par le président de la Fed, Jerome Powell, les trois principaux indices américains sont repartis dans le rouge jeudi dans les premiers échanges.
Vers 14H40, le S&P 500 reculait de 0,40%, le Nasdaq de 0,34% et le Dow Jones de 0,40%.
En Europe, après une ouverture hésitante, les marchés reculaient aussi: la Bourse de Paris perdait 1,03%, Francfort abandonnait 1,52% et Milan 1,49%. A l'inverse, Zurich progressait de 0,36%.
Londres restait stable (-0,09%) après que la Banque d'Angleterre (BoE) a laissé son taux directeur inchangé à 4,5%, se concentrant sur l'inflation malgré la croissance stagnante du Royaume-Uni.
"Il y a beaucoup d'incertitude économique en ce moment", a souligné Andrew Bailey, le gouverneur de la BoE, dans une déclaration jointe à la décision.
Les marchés se concentrent sur des déclarations similaires du président de la banque centrale américaine (Fed), qui a tenu une conférence de presse la veille.
Le communiqué du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) indique que "l'incertitude quant aux perspectives économiques a augmenté", note Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques.
Surtout, "les prévisions de croissance sont abaissées à tous les horizons alors que les prévisions d'inflation sont revues à la hausse pour 2025, de 2,5% à 2,8%, mais inchangées pour 2026 et 2027", a-t-il poursuivi.
Les responsables de l'institution monétaire américaine prévoient une croissance du produit intérieur brut (PIB) bien moins soutenue que prévu, à 1,7% à la fin de l'année, contre 2,1% prévu auparavant.
Les investisseurs s'orientaient davantage vers des actifs jugés plus sûrs, comme les obligations et le dollar.
Vers 14H40, le billet vert avançait de 0,73% par rapport à la monnaie unique, à 1,0822 dollar pour un euro. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à dix ans se détendait à 4,18% contre 4,24% à la clôture mercredi.
Le marché retient en synthèse que "la Fed n'est pas dans l'urgence pour procéder à une baisse des taux directeurs mais que toute détérioration" des indicateurs économiques "en augmentera la probabilité", a ajouté Bastien Drut.
L'or à un nouveau record
Face à ces incertitudes, l'or poursuivait jeudi sa course aux records, à 3057,49 dollars.
L'once (autour de 30 grammes) atteignait 3034,09 dollars.
RTL prend une valise
Le groupe de médias RTL Group (-4,34% à Francfort) a vu son bénéfice baisser l'an dernier malgré une performance meilleure qu'attendu, grâce à la réduction des pertes en streaming et aux économies de la filiale de production Fremantle. Son chiffre d'affaires est resté stable à 6,25 milliards d'euros, mais la pub TV a chuté de 6,4 % au dernier trimestre.
Sodexo dévisse à Paris
Le groupe de restauration collective et de services Sodexo chutait de 16,60% après avoir annoncé "baisser ses perspectives financières pour l'exercice 2025".
Prévoyant une croissance "plus faible qu'attendu en Amérique du Nord", le groupe estime désormais la hausse de son chiffre d'affaires entre 3% et 4%, contre 5,5% à 6,5% précédemment.
Pour les analystes d'Oddo BHF, la révision en baisse des prévisions financières du groupe constitue une "nouvelle déception", après la publication de résultats du premier trimestre déjà jugés décevants.
Le pétrole stable
Les cours du pétrole évoluent sans impulsion jeudi.
Vers 14H40, le prix du baril de Brent de la mer du Nord était à l'équilibre (+0,01%) à 70,79 dollars. Tout comme son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (-0,08%) à 67,10 dollars.
Le bitcoin reculait de 0,69% à 85'366 dollars.
afp/ck