New York (awp/afp) - Les Bourses ont terminé mitigées jeudi après la publication de données sur l'inflation en France, Allemagne et aux États-Unis, qui ont peu de chances d'inciter les banques centrales à baisser rapidement leurs taux d'intérêt directeurs.

En Europe, Paris et Francfort ont établi un nouveau record de points dès le début de la séance mais ont ensuite connu des trajectoires différentes: Paris a finalement terminé en repli de 0,34%, alors que Francfort a gagné 0,44%. Londres a avancé de 0,07% et Milan a cédé 0,11%.

A Wall Street, le Nasdaq a finalement dépassé son dernier sommet datant de novembre 2021 en grimpant de 0,90% à 16.091,92 points.

L'indice élargi S&P 500 a avancé de 0,52% et le Dow Jones a grignoté 0,12%.

Les chiffres de l'inflation se sont succédé sans guère changer l'idée des investisseurs sur la trajectoire des prix.

En France et en Allemagne pour le mois de février, comme aux Etats-Unis pour janvier, la hausse des prix sur un an a ralenti. Mais, en comparant avec le mois précédent, les prix ont rebondi.

"On était préparés au pire mais on a obtenu ce qu'on attendait et cela ne va rien changer sur l'attitude de la Fed", a estimé Steve Sosnick d'Interactive Brokers évoquant l'inflation américaine qui a ralenti à 2,4% sur douze mois, selon l'indice PCE, baromètre préféré de la Réserve fédérale.

Les chiffres ont été globalement conformes aux prévisions et n'ont donc pas surpris les investisseurs.

"La période d'inflation à deux chiffres dont nous sortons est bel et bien révolue. Cependant, en décomposant le cycle de l'inflation, certaines pressions inflationnistes restent vives", notamment du côté de "la demande", et non plus de l'offre, juge Florian Ielpo, responsable macro-économique à Lombard Odier IM.

Cette situation "pourrait amener les banquiers centraux à ne baisser leurs taux qu'avec prudence" selon lui.

Les marchés ont fini par se ranger à cette idée: ils "sont désormais totalement en phase" avec "les attentes des membres de la Fed" sur la trajectoire des taux durant l'année, note Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro IS.

Sur le marché obligataire, le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, s'établissait à 2,40% vers 16H40 GMT, contre 2,46% en clôture mercredi. Le taux américain à même échéance est resté stable à 4,26% vers 21H50 GMT.

Beiersdorf sans fard ___

L'action du groupe de cosmétiques Beiersdorf (Nivea) a reculé de 3,37% à Francfort après la publication des résultats annuels de la société. Le groupe a annoncé un chiffre d'affaires record et va augmenter son dividende de 43%, mais "les attentes des investisseurs étaient très hautes" pour cette publication, soulignent les analystes de Stifel. "Le quatrième trimestre a raté les objectifs", soulignent aussi ceux de Deutsche Bank.

A Paris, L'Oréal a reculé de 1,09%.

Grifols chute encore ___

Le géant pharmaceutique espagnol Grifols, dans la tourmente depuis des accusations de manipulation comptable en début d'année, a vu son bénéfice reculer l'an dernier malgré des ventes record, en raison du coût d'un important plan de restructuration. Son action a dévissé de 35% et vaut moins de la moitié de son prix au 31 décembre 2023.

Régime sec pour WeightWatchers ___

Les titres de WeightWatchers International ont fondu de 18% à 3,12 dollars l'action à Wall Street alors que l'entreprise a indiqué que son actionnaire phare, la personnalité Oprah Winfrey, quittait son conseil d'administration. La vedette de la télévision a reconnu récemment avoir recours aux nouveaux médicaments contre la prise de poids et l'obésité.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Le bitcoin est resté au-dessus de la barre des 60.000 dollars franchi la veille. Il progressait de 1% à 61.208 dollars peu avant 22H00 GMT.

Les cours du pétrole se sont légèrement repliés, le marché étant toujours préoccupé par le niveau de la demande et l'impact de politiques monétaires agressives.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a fini tout proche de l'équilibre (-0,07%), à 83,62 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain s'est lui effrité de 0,35%, à 78,26 dollars.

Sur le marché des changes, le billet vert avançait de 0,30% par rapport à l'euro, à 1,0805 dollar pour un euro.

afp/rp