Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont globalement positives lundi, sauf Paris, restée sans changement à la clôture, après que le gouvernement de Michel Barnier, en place depuis à peine plus de deux mois, s'apprête à être renversé au Parlement.

En première ligne, les actifs bleu blanc rouge ont été distancé par leurs pairs européens. La Bourse de Paris a terminé stable (+0,02%), ailleurs en Europe, Milan a gagné 0,21%, Londres 0,31%, quand Francfort a bondi de 1,57% après avoir battu un record en séance et en clôture (19.933,62 points). A Zurich, le SMI a gagné 0,55%.

Les investisseurs "se projettent au moins sur 9 à 12 mois" et "misent sur une reprise potentielle de l'économie (allemande) en 2025", explique l'analyste indépendant Andreas Lipkow.

En France, le Premier ministre, Michel Barnier a engagé lundi la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, un premier 49.3 qui devrait le conduire à chuter dès cette semaine, menacé par des motions de censure par la gauche et l'extrême droite.

"Après l'espoir suscité par des concessions du Premier ministre sur certaines mesures portées par le Rassemblement national (RN), il apparaît que ces efforts ne suffisent pas", commente Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque.

Les investisseurs se montrent "désormais inquiets face à la stratégie politique du RN, qui alimente une escalade dans l'instabilité politique en France", a-t-il ajouté.

Le rendement des obligations de l'État français sur dix ans ressortait à 2,91% vers 17H00 GMT, et son équivalent allemand était à 2,03%.

Véritable baromètre de la confiance des investisseurs vis-à-vis de la France, cet écart entre ces deux taux, appelé "spread", a connu une hausse rapide de 0,08 point au cours de la séance, par rapport à son niveau de clôture vendredi.

Un tel mouvement "n'a pas été vu depuis juin et la dissolution", explique à l'AFP Nicolas Forest, responsable des investissements au sein de la société Candriam. "C'est un signe de crise. En temps normal, un spread français ça ne bouge que de 0,01 ou 0,02 point en une séance", ajoute-t-il.

L'euro s'est aussi enfoncé et vers 17H00 GMT, la monnaie européenne tombait de 0,86% face au billet vert, à 1,0486 dollar.

De l'autre côté de l'Atlantique, à Wall Street, le Dow Jones reculait de 0,29%, l'indice Nasdaq gagnait 1,00% et l'indice élargi S&P 500 de 0,21%.

Stellantis perd sa tête, grève chez Volkswagen ___

Le groupe automobile Stellantis a reculé de 6,37% à Paris après avoir annoncé dimanche la démission "avec effet immédiat" de son patron Carlos Tavares, dont le successeur sera nommé au premier semestre 2025. Son mandat devait s'achever début 2026.

Delivery Hero plonge ___

Le groupe allemand Delivery Hero a plongé de près de 10% à Francfort, après avoir annoncé que sa plateforme espagnole de livraison à domicile Glovo va salarier en Espagne ses coursiers, qui travaillaient jusque-là sous le statut de travailleurs indépendants.

Le pétrole attentiste ___

Les cours du pétrole sont en léger repli lundi, dans l'attente de la réunion de l'Opep+, qui débutera jeudi et déterminera la stratégie de production du cartel.

Vers 16H50 GMT, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) reculait de 0,11% à 67,93 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord de 0,10% à 71,76 dollars.

Le cours du Bitcoin s'élevait à 96.390 dollars (-1,47%).

afp/rp