Paris (awp/afp) - Les marchés financiers ont les yeux rivés sur la crise politique en France, où le gouvernement de Michel Barnier devra faire face à une motion de censure promise par le parti La France Insoumise.

Vers 15H00 GMT, Paris lâchait 0,38%, évoluant au gré des annonces politiques. Ailleurs en Europe, Milan reculait de 0,25% et Londres était stable (-0,00%). A Zurich, le SMI gagnait 0,24%.

Francfort seule connaissait une franche hausse (+1,24%), battant un nouveau record en séance. Les actions allemandes bénéficient en plus de bons indicateurs conjoncturels en Chine, marché essentiel des entreprises de la première économie européenne.

Les investisseurs sont "dans l'attente de savoir si le gouvernement français va être censuré et renversé à l'Assemblée nationale", résume John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.

L'Assemblée nationale a examiné lundi à partir le PLFSS (projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale), issu d'un compromis entre une commission de sénateurs et députés.

Sans majorité, le Premier ministre Michel Barnier a actionné l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'approbation d'un texte sans vote.

Le parti d'opposition La France insoumise a annoncé lundi déposer une motion de censure en réponse au 49.3 engagé par le gouvernement.

Cette motion de censure, qui devrait être votée par le Rassemblement national, signifierait la fin du gouvernement de Michel Barnier.

Le Premier ministre a multiplié les concessions au Rassemblement National (RN). Il s'est "engagé à ce qu'il n'y ait pas de déremboursement des médicaments" en 2025, accédant à une nouvelle demande du Rassemblement national, selon un communiqué de Michel Barnier transmis lundi à l'AFP.

Malgré les concessions obtenues, le groupe d'extrême droite RN a annoncé qu'il "votera la censure" du gouvernement Barnier (sur le réseau social X).

Dans ce contexte, les taux d'intérêt des obligations d'État françaises à dix ans étaient stables, à 2,92% vers 15H00 GMT, contre 2,89% la veille, après avoir grimpé dans la matinée.

L'écart avec son équivalent allemand, une référence en Europe, s'élevait à 0,87 point.

L'incertitude politique française a fait reculer la monnaie unique européenne face au dollar, qui perdait 0,86% à 1,0486 dollar pour un euro vers 13H50 GMT.

De l'autre côté de l'Atlantique, Wall Street a ouvert sans véritable impulsion. Vers 15H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,22%, l'indice Nasdaq prenait 0,66% et l'indice élargi S&P 500 0,16%.

Stellantis perd sa tête, grève chez Volkswagen ___

Le groupe automobile Stellantis (-7,08% vers 14H40 GMT) dévisse à Paris, après avoir annoncé dimanche la démission "avec effet immédiat" de son patron Carlos Tavares, dont le successeur sera nommé au premier semestre 2025. Le constructeur franco-italo-américain avait indiqué fin septembre avoir lancé un processus de succession pour son directeur général, dont le mandat devait s'achever début 2026.

Delivery Hero plonge ___

Le groupe allemand Delivery Hero (-11,59% vers 14H40) plonge à Francfort, après avoir annoncé que sa plateforme espagnole de livraison à domicile Glovo va salarier en Espagne ses coursiers, qui travaillaient jusque-là sous le statut de travailleurs indépendants.

Le pétrole progresse ___

Ces signes de reprise de l'économie en Chine portent le prix du pétrole, le pays étant le premier importateur d'or noir.

Vers 14H40 GMT, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) gagnait 1,36% à 68,93 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord avançait de 1,17% à 72,68 dollars.

Le cours du Bitcoin s'élevait à 94.4971 dollars --1,36%).

afp/rp