New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont terminé en repli mercredi, lésées par une reprise économique plus laborieuse que prévu en Chine, les investisseurs attendant aussi un vote du Congrès américain sur le compromis pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.

En Europe, les Bourses de Paris et Francfort ont chacune marqué un net recul de 1,54%. Londres a baissé de 1,01%, Milan a lâché 1,97% et Madrid 1,28%. Sur le mois de mai, Paris a perdu 5,24% et Londres 5,39%, un niveau de repli plus vu depuis septembre. A Zurich, le SMI a perdu 0,57% mercredi.

Cette tendance a été partagée à Wall Street, où les trois principaux indices ont conclu en baisse la dernière séance du mois: le Dow Jones a perdu 0,41%, le Nasdaq 0,63% et le S&P 500 a cédé 0,61%.

"La faiblesse des données économiques chinoises ont sérieusement affecté les marchés mondiaux. Les préoccupations sur la demande et l'activité économique moins dynamique ont fait chuter les prix des matières premières", souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Du côté du pétrole, au lendemain de chutes de plus de 4%, les prix ont continué de reculer, sapés par des indicateurs chinois jugés décevants.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé en baisse de 1,19%, à 72,66 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en juillet, il a lui cédé 1,97%, à 68,09 dollars.

En Chine, l'activité manufacturière a connu en mai un repli pour le deuxième mois de suite, selon des données publiées mercredi, alors que les analystes tablaient sur une hausse.

L'indicateur d'activité non-manufacturier, qui inclut notamment les services, a lui aussi baissé, ce qui confirme une reprise économique chinoise post-Covid-19 beaucoup plus laborieuse que prévu.

"La Chine est un marché très important pour les valeurs du luxe notamment", souligne Arnaud Morvillez, gérant d'Uzès Gestion.

Sur tous les marchés boursiers, le secteur du luxe était à la peine. A Paris, où le luxe représente 30% de l'indice CAC 40, LVMH a perdu 2,64%, Kering 2,91% et Hermès 2,64%. A Hong Kong, Prada a reculé de 3,23%. A Milan, Moncler a cédé 0,60%. A Zurich, Richemont s'est replié de 3,89% et le groupe Swatch de 5,22%. Burberry a perdu 2,45% à Londres.

Accord sur la dette américaine ___

Le compromis sur la dette américaine obtenu entre la Maison-Blanche et les chefs de l'opposition républicaine doit être voté mercredi soir aux Etats-Unis par la Chambre des représentants, à 00H30 GMT, avant le Sénat ce week-end.

Rien n'est acquis, car le texte fait l'objet d'une résistance farouche de la part de certains élus des deux bords.

Le marché est resté "focalisé sur l'accord sur la dette américaine aujourd'hui (mercredi) et tant qu'il n'y aura pas cet accord, on ne voit pas le marché progresser", selon Arnaud Morvillez.

Les pétrolières exposées ___

Les valeurs pétrolières, sensibles aussi au marché chinois, n'ont pas été à la fête sur les différents indices boursiers. Par ailleurs, la prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) est prévue dimanche, pour un éventuel ajustement des niveaux de production de pétrole.

A Londres, Shell a lâché 2,70% et BP 2,85%. A Paris, TotalEnergies a abandonné 1,37%. A Wall Street, Exxon Mobil a cédé 1,79%.

Les petits prix de B&M CONVAINQUENT ___

A Londres, la chaîne de magasins britannique B&M a bondi de plus de 8% après avoir annoncé des revenus annuels dopés par des petits prix en pleine crise du coût de la vie, et malgré des coûts en hausse qui pèsent sur son bénéfice.

L'action Prudential a quant a elle chuté de plus de 6%, arrivant à la dernière marche de l'indice britannique, après la nomination inattendue d'un nouveau directeur financier, Ben Bulmer, en remplacement de James Turner qui a "démissionné à la suite d'une enquête sur un recrutement" pour lequel il aurait failli aux codes de conduite.

Du côté des devises et du bitcoin ___

Le dollar grimpait face à l'euro dans l'attente du vote du Congrès américain sur le compromis pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.

Vers 20H25 GMT, le billet vert gagnait 0,41% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,0690 dollar pour un euro, après avoir atteint 1,0640 dollar, une première depuis mi-mars.

Le bitcoin reculait de 2,44% à 27.094 dollars.

afp/rp