(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée vendredi)

* L'aversion au risque a marqué la semaine écoulée

* Les risques politiques et géopolitiques ont incité à la prudence

* Les investisseurs attendaient le rapport sur l'emploi américain

* La saison des publications des résultats du T1 démarre aux USA

* Hausse de 10,1% attendue des BPA du S&P 500 au T1

* La semaine sera écourtée par les fêtes de Pâques

par Blandine Henault

PARIS, 10 avril (Reuters) - L'attentisme et la prudence ont dominé sur les marchés pour le début du deuxième trimestre, les investisseurs peinant à trouver de nouveaux catalyseurs au rally boursier du début d'année, mais le démarrage de la saison des publications de résultats d'entreprises cette semaine pourrait leur permettre de sortir de leur léthargie.

Les derniers jours ont été marqués par une certaine aversion au risque, perceptible avec la progression des actifs refuges comme le yen et l'or et la baisse des rendements obligataires.

Le risque politique entourant le calendrier des réformes de Donald Trump aux Etats-Unis et l'élection présidentielle en France est resté le fil rouge des marchés.

A cela se sont ajoutées des tensions géopolitiques avec les frappes américaines en Syrie et une relative surprise sur les intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui pourrait commencer à réduire la taille de son bilan avant la fin de l'année.

Tous ces éléments ont relégué au second plan une salve de statistiques économiques globalement bien orientées, à l'exception, vendredi, du rapport mensuel sur l'emploi américain, ressorti bien inférieur aux attentes.

Le nombre d'emplois créés aux Etats-Unis n'a été que de 98.000 le mois dernier, marqué par des conditions climatiques défavorables, là où les économistes interrogés par Reuters anticipaient 180.000 créations de postes.

En dépit d'un agenda chargé, les volumes d'affaires sont restés faibles lors de la semaine écoulée sur les marchés d'actions. Ainsi, la moyenne des échanges journaliers sur le CAC 40 via Euronext n'a été que de trois milliards d'euros, un montant inférieur de près de 10% à celui enregistré en moyenne quotidienne depuis le début de l'année.

"La semaine délicate a été sur les marchés d'actions; les investisseurs tentent de déterminer si le prochain mouvement sera haussier ou s'il pourrait y avoir une correction par rapport aux gains réalisés depuis le début de l'année", indique Michael Hewson, analyste marchés chez CMC Markets.

LANCEMENT DU BAL DES RÉSULTATS

La semaine qui s'annonce sera moins chargée en indicateurs macroéconomiques : l'indice allemand Zew sur le sentiment des investisseurs (mardi) et celui du Michigan sur la confiance des consommateurs (jeudi) constitueront les deux principaux rendez-vous.

Ce lundi, la présidente de la Fed, Janet Yellen, s'exprimera publiquement lors d'une conférence à Ann Arbor, dans le Michigan. Mais peu d'indications sur la politique monétaire sont attendues lors de cette intervention, quelques jours après la publication du compte rendu de la dernière réunion du comité fédéral (FOMC).

Cette deuxième semaine d'avril marquera surtout le retour des publications de résultats trimestriels d'entreprises. Les banques donneront le coup d'envoi de la saison aux Etats-Unis, avec les annonces attendues de JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo pour le premier trimestre.

Le secteur financier américain, qui s'est envolé en Bourse depuis l'élection de Donald Trump à la Maison blanche, gagnant 26% entre le 8 novembre et le 1er mars, marque le pas depuis plus un mois, et cette saison des résultats pourrait permettre de lui redonner de l'élan.

Les analystes attendent en moyenne une progression de 15,3% des bénéfices par action (BPA) des sociétés financières du S&P 500 au premier trimestre, selon le consensus établi par Thomson Reuters I/B/E/S.

A Paris, LVMH, Faurecia, Carrefour et Edenred seront les premiers à publier leur chiffre d'affaires du premier trimestre, alors que le bal des publications ne démarrera véritablement que fin avril dans le reste de l'Europe.

UNE SEMAINE TRONQUÉE SUR LES MARCHÉS

Au total, les analystes visent une progression de 10,1% des BPA du S&P 500 au premier trimestre, selon Thomson Reuters I/B/E/S, une estimation qui a été revue en légère baisse depuis le début de l'année.

De la même façon, en Europe, la progression des BPA du Stoxx 600 pour le premier trimestre a été ramenée de 14,9% en début d'année, à 7,8% actuellement.

"Cela fait plusieurs trimestres que l'on n'a pas eu de déceptions sur les résultats", observe Andrea Tueni, analyste marché chez Saxo Banque. "Les publications pourraient servir de catalyseurs sur certaines valeurs mais pas forcément sur l'ensemble des indices boursiers", estime-t-il.

D'autant que les initiatives pourraient être limitées cette semaine par la perspective d'un week-end pascal prolongé sur les places boursières. Les marchés à New-York comme ceux d'Euronext seront fermés vendredi, et seule Wall Street rouvrira ses portes le lundi 17 avril.

"Dans ce contesxte, on risque d'avoir une semaine qui ressemble peu ou prou à celle qui s'achève", prévient Andrea Tueni.

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(édité par Marc Angrand)