New York (awp/afp) - La Bourse de New York peinait à trouver une direction vendredi peu après l'ouverture, digérant un chiffre de créations d'emplois aux Etats-Unis certes inférieur aux attentes mais moins mauvais que ne le craignaient les investisseurs.
Vers 13H50 GMT, le Dow Jones prenait 0,61%, l'indice Nasdaq reculait de 0,20% et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,14%.
Après des semaines d'attente, Wall Street a eu une réaction modérée au rapport mensuel du ministère américain du Travail, selon lequel 142.000 emplois ont été créés aux Etats-Unis en août.
Le chiffre est inférieur aux 165.000 nouveaux postes attendus par les économistes, mais sensiblement plus élevé qu'en juin et juillet.
Ces deux mois ont fait l'objet d'une révision à la baisse des premières estimations, amputant le total de 86.000 emplois.
La publication revêtait un caractère décisif car il s'agissait du dernier rapport avant la réunion de la banque centrale américaine (Fed), les 17 et 18 septembre.
"Au vu de ces données, il semble que la Fed n'aura pas à paniquer et opter pour une forte baisse de taux", a réagi, dans une note, Chris Zaccarelli, d'Independent Advisor Alliance.
Même analyse chez High Frequency Economics, pour qui "l'économie continue à créer des emplois, elle n'est pas en contraction", même si "la croissance semble ralentir", ce qui "ne justifie pas une intervention brutale des autorités monétaires".
Les économistes se satisfaisaient du tassement du taux de chômage, à 4,2% contre 4,3% précédemment.
Pour autant, les opérateurs ont sensiblement ajusté leurs attentes et la probabilité d'un coup de rabot d'un demi-point par la Fed est monté à quasiment 60% durant quelques minutes, avant de retomber à 41%.
"Je ne serais pas surpris si la séance était très volatile", a prévenu Sam Stovall, de CFRA, à mesure que les investisseurs essayent de se faire une religion à l'analyse des données de vendredi.
"Il devrait y avoir une lutte aujourd'hui" entre deux visions de l'économie, selon l'analyste, l'une y voyant une dégradation inquiétante et l'autre un ralentissement auquel la Fed va prochainement apporter une solution.
Le marché obligataire prenait le rapport avec flegme, les taux se redressant après être fortement descendus avant le rapport sur l'emploi.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans remontait même à 3,75% contre 3,73% la veille en clôture, après avoir dégringolé jusqu'à 3,65%.
Outre le soulagement relatif qu'a procuré le rapport, le raffermissement des taux intervenait aussi dans un contexte d'augmentation des salaires plus forte que prévu (3,8% sur un an contre 3,7% anticipé).
A la cote, des prévisions jugées décevantes valaient à Broadcom d'être sanctionné (-9,57%), malgré des résultats supérieurs aux attentes.
Wall Street s'inquiétait aussi d'une croissance de seulement 5% sur les microprocesseurs (le groupe vend aussi des logiciels), qui relativise la dynamique de l'intelligence artificielle (IA) pour le groupe.
Le secteur des semi-conducteurs, malmené ces derniers jours, réagissait mal à cette publication, notamment Marvell Technology (-3,51%), Super Micro (-3,53%) et Arm (-2,85%).
Le spécialiste des logiciels d'assistance à la conduite, Mobileye (-7,04%), encaissait l'information de l'agence Blommberg selon laquelle Intel envisagerait de céder une fraction de sa participation au capital du groupe israélien.
Intel possède encore 88% environ des titres de Mobileye, introduit en Bourse à New York en octobre 2022.
L'aciériste US Steel bondissait (+6,38%) après que le directeur général de Cleveland-Cliffs (+0,43%) s'est dit prêt, jeudi, à reprendre des actifs de son concurrent si le rachat par Nippon Steel n'aboutissait pas.
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