Washington (awp/afp) - La Bourse de New York évolue dans le rouge jeudi, après une ouverture en hausse, plombée par la publication d'un indicateur sur l'inflation américaine, alors que l'effet Trump s'estompe.

Vers 15H20 GMT, le Dow Jones lâchait 0,17%, l'indice Nasdaq 0,34% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,25%.

La place américaine réagissait à la publication jeudi de l'indice des prix de gros aux Etats-Unis (PPI), qui a accéléré en octobre, une évolution en ligne avec celle de l'inflation côté consommateurs.

"Les données économiques publiées ce (jeudi) matin provoquent une certaine agitation et une légère pause (sur le marché), car elles montrent que l'inflation du côté des producteurs se maintient", a commenté auprès de l'AFP Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com.

Les prix de gros ont progressé de 2,4% sur un an aux Etats-Unis, contre 1,9% en septembre - chiffre révisé en hausse -, selon l'indice du département du Commerce. Sur un mois, la progression est de 0,2%, contre 0,1% en septembre, une évolution conforme aux attentes des analystes.

Ce rebond pourrait compliquer le travail de la banque centrale américaine (Fed), qui a commencé à baisser ses taux devant le ralentissement de l'inflation.

Les opérateurs s'attendent à 79% à une réduction d'un quart de point à l'issue de la réunion de décembre de la Fed, selon l'estimation de CME Group.

En outre, la place américaine attend patiemment la prise de parole de Jerome Powell, le président de la Fed, jeudi, qui pourrait donner le ton quant à la position privilégiée par l'institution sur ses futures baisses de taux.

Toujours côté indicateurs, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont baissé aux Etats-Unis, s'établissant à 217.000 contre 221.000 la semaine passée.

"La légère baisse des premières demandes (...) suggère que l'impact des ouragans (Helene et Milton) et de la grève de Boeing - qui s'est terminée le 4 novembre - s'est estompé", selon Oliver Allen, analyste de Pantheon Macroeconomics.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'établissait à 4,42%, contre 4,44% la veille en clôture.

Le marché s'essouffle après plusieurs séances records à la suite du retour annoncé de Donald Trump à la Maison-Blanche.

"L'euphorie initiale s'est atténuée, les quatre séances qui ont suivi l'élection ont été marquées par un mouvement (haussier) très important", a rappelé M. O'Hare.

Au tableau des valeurs, le groupe Disney bondissait (+7,53%), après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes pour son quatrième trimestre comptable, malgré un bénéfice net en baisse.

Le géant américain du divertissement a vu ses résultats tirés par le cinéma, donc les succès des films "Deadpool & Wolverine" et "Vice-Versa 2".

Le groupe américain de prêt-à-porter multimarques Tapestry s'envolait (+11,63%) après avoir indiqué jeudi renoncer à racheter son concurrent Capri (-0,76%), une décision qui intervient après le blocage de cette union par une juge fédéral américain fin octobre.

Ce projet visait à créer un géant de la mode, ajoutant notamment les marques Michael Kors et Versace au portefeuille de Tapestry, mais l'Autorité américaine de la concurrence, la FTC, a saisi la justice américaine pour l'empêcher, avec succès.

Malgré des résultats globalement au-dessus des attentes, le spécialiste des équipements de télécommunications Cisco était mal orienté (-2,38%), plombé par des prévisions annuelles décevantes.

Le géant des semi-conducteurs ASML, coté à Amsterdam et New York, était recherché (+4,60%) après avoir annoncé des objectifs financiers favorables pour les années à venir.

afp/al