Jeudi soir, l’indice S&P 500 a légèrement progressé de 0,1%, tandis que le Nasdaq a cédé 0,1%. Le Dow Jones, en revanche, a reculé de 1,3%, plombé par la chute de UnitedHealth. Le géant de l’assurance santé a surpris en publiant des résultats inférieurs aux attentes, liés à une hausse imprévue des coûts médicaux. L’action a chuté de 22%, entraînant l’ensemble du secteur dans son sillage.

La séance a été marquée par un certain apaisement après une semaine de tensions sur les actifs à risque, dans un contexte de congé prolongé à venir. L’or, qui avait atteint un record historique mercredi, a reflué de 0,73% à 3 319 dollars l’once. Les cours du pétrole ont progressé d’environ 3%, soutenus par l’optimisme autour d’un éventuel accord commercial entre les États-Unis et l’Union européenne, et par de nouvelles sanctions américaines contre les exportations de pétrole iranien.

Chart S&P500 Semaine

Le S&P 500 n'a connu que 2 semaines positives sur les 12 dernières

Sur le plan diplomatique, les marchés ont trouvé un certain réconfort dans les déclarations de Donald Trump, qui a participé mercredi à des négociations à Washington avec une délégation japonaise menée par Ryosei Akazawa. Le président a évoqué des "avancées majeures" sans donner de détails, ravivant l’espoir que certains effets des hausses tarifaires puissent être atténués.

Jeudi, Trump et la Première ministre italienne Giorgia Meloni ont également affiché leur volonté de résoudre les tensions commerciales transatlantiques.

Trump attaque violemment Powell

Côté monétaire, la Réserve fédérale reste prudente. Son président Jerome Powell a réaffirmé mercredi qu’aucune décision sur les taux ne serait prise avant d’avoir plus de visibilité sur l’évolution de l’économie. Il a cependant mis en garde contre les effets inflationnistes et négatifs sur l’emploi de la politique tarifaire de l’administration.

Les marchés obligataires ont réagi modérément, avec un rendement du Trésor à 10 ans en hausse de 5,4 points de base à 4,333%, bien en dessous des 4,59 % atteints au plus fort des tensions la semaine précédente. Les attaques renouvelées de Trump contre Powell jeudi, accusé de "faire de la politique" et menacé de révocation, ont contribué à accentuer l’incertitude sur l’économie américaine. Le président a estimé que Powell devrait "partir au plus vite" et que la Fed "doit baisser les taux pour le bien du peuple américain".

Christopher Hodge, chef économiste chez Natixis à New York, a jugé probable que Powell reste en poste jusqu’à la fin de son mandat, mais reconnaît être "moins certain" qu’auparavant. "Si l’indépendance de la Fed est remise en cause, les marchés réagiront très mal", a-t-il averti.

A l’international, la Banque centrale européenne a abaissé ses taux de 25 points de base, comme prévu, en réponse à l’incertitude liée aux tensions commerciales. Elle a souligné que ce contexte risquait d’entamer la confiance des ménages et des entreprises et d’exercer un effet restrictif sur les conditions monétaires.

"Le ton général du communiqué est resté dovish, avec un accent mis sur les risques baissiers pesant sur la croissance plutôt que sur l’inflation", a analysé Kirstine Kundby-Mielsen, analyste chez Danske Bank. L’euro a reculé de 0,25% à 1,137 dollar, après avoir flirté récemment avec des plus hauts de trois ans face au billet vert.

Bilan de la semaine

  • En Europe, l’indice STOXX 600 a terminé en légère baisse jeudi mais a gagné près de 4% sur la semaine. Les grands gagnants ont été Siemens Energy (+19%) et Sartorius Stedim Biotech (+15%), dont les résultats ont été bien accueillis. A l'inverse, ceux de Bunzl (-24%) et LVMH (-7,4%) ont déçu.
  • Le S&P 500 a cédé 1,5%, avec une sévère contreperformance des assureurs santé, à l'image de leur porte-étendard, UnitedHealth (-22%). Nvidia, Amazon et Meta ont perdu 5 à 10%. Eli Lilly (+14,7%) a brillé grâce aux bonnes performances de sa future pilule anti-obésité.
  • Tokyo a terminé sur un bilan hebdomadaire de +3,15%.