New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en légère baisse mardi, hésitante avant une avalanche de résultats et d'indicateurs, le marché réagissant mal à une nouvelle remontée des taux obligataires.

Vers 13H55 GMT, le Dow Jones cédait 0,15%, l'indice Nasdaq était proche de l'équilibre (-0,01%) et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,11%.

"Le marché est fatigué" après une série de records, observe Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Nous n'avons pas eu de reflux significatif depuis août."

"Et vous avez une quantité considérable de résultats et indicateurs à venir cette semaine, avec aussi l'élection présidentielle et la réunion de la Fed (la banque centrale américaine) la semaine prochaine", énumère le gérant.

La place new-yorkaise attend en effet une estimation de la croissance américaine pour le troisième trimestre mercredi, l'indice de prix PCE jeudi et le rapport mensuel sur l'emploi vendredi.

Côté entreprises, sont sur la rampe de lancement Alphabet (mardi), Microsoft et Meta (tous deux mercredi), puis Apple et Amazon (jeudi).

Compte tenu de tous ces éléments, "il est normal de voir quelques prises de bénéfices avant que ne tombent les nouvelles informations", selon Adam Sarhan.

A cela s'ajoute l'escalade des taux obligataires, "qui suscite le malaise", pour Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Mardi, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est monté jusqu'à 4,33% - une première depuis près de quatre mois -, contre 4,28% la veille en clôture.

Pour Patrick O'Hare, ce coup de chaud sur les taux inquiète les investisseurs, qui y voient plus qu'un recalibrage des attentes en matière de politique monétaire ou de la prise en compte de la résilience de l'économie américaine.

"Il y a le sentiment que c'est aussi lié à l'accroissement des déficits et de la dette", explique l'analyste.

Or, les deux principaux candidats à la présidence américaine ont chacun un programme qui entraînerait, selon plusieurs estimations indépendantes, un nouveau creusement du déficit public.

A la cote, Boeing s'élevait (+0,79%) après avoir indiqué que son augmentation de capital a été surscouscrite.

L'avionneur va finalement émettre 112,5 millions de nouveaux titres, contre 90 millions prévus initialement, ce qui va diluer encore davantage la valeur des actions détenues par les porteurs existants.

Mais le groupe va aussi recevoir plus d'argent frais que prévu grâce à cette opération, soit environ 21 milliards de dollars.

Ford était sanctionné (-8,58%) malgré un bénéfice et un chiffre d'affaires supérieurs aux projections des analystes. Le constructeur automobile a abaissé son objectif de bénéfice d'exploitation sur l'ensemble de son exercice.

Le groupe de Dearborn (Michigan) peine à contrôler ses coûts, qui ont progressé plus vite que ses revenus au troisième trimestre.

McDonald's capitalisait (+0,53%) sur des résultats supérieurs aux attentes. Wall Street a relativisé cette publication du fait de la baisse des ventes à périmètre comparable (-1,5%), le ralentissement se faisant particulièrement sentir hors des Etats-Unis.

Même sur son marché d'origine, la chaîne de restauration rapide a connu une décélération de la fréquentation, compensée par une hausse des dépenses moyennes par client.

La holding de prêt-à-porter multimarques V.F. Corporation s'envolait (+27,43%) sur la foi d'un retour aux bénéfices après deux trimestres dans le rouge. Les opérateurs ont aussi salué le redressement du chausseur Vans, qu'elle contrôle, avec des ventes en repli moins marqué (-11%) que sur la période précédente (-21%).

La plateforme de paiement en ligne PayPal se repliait (-6,24%) après une déception sur son chiffre d'affaires et sur sa prévision de revenus pour le trimestre en cours.

Le nouveau directeur général Alex Chriss a choisi de privilégier la rentabilité à la croissance, quitte à sacrifier un peu de croissance.

Le fabricant de sabots en caoutchouc Crocs glissait (-18,28%) après avoir abaissé sa prévision de croissance pour l'ensemble de son exercice.

La compagnie aérienne JetBlue était aussi en berne (-13,11%), lestée par des prévisions jugées timorées pour le trimestre en cours, que le groupe a attribué à un ralentissement des voyages aux Etats-Unis avant le scrutin présidentiel.

tu/liu