New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, de plus en plus préoccupée par les conséquences de la crise de la dette américaine, qu'un accord soit trouvé ou non, alors que de nombreux indicateurs montrent un ralentissement de l'économie mondiale.

Vers 13H50 GMT, le Dow Jones cédait 0,53%, l'indice Nasdaq lâchait 0,60% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,64%.

"Tout est focalisé sur les négociations sur le plafond de la dette", a commenté Karl Haeling, de LBBW. "Et le marché est contrarié qu'un accord ne soit pas encore intervenu."

Si le président américain Joe Biden et les représentants de l'opposition républicaine au Congrès continuent à négocier, il semble qu'aucune avancée majeure n'ait été enregistrée jusqu'ici, à huit jours d'un possible défaut de paiement des Etats-Unis.

Aucune réunion n'était prévue mercredi entre les deux camps.

L'indice VIX, qui mesure la volatilité et l'anxiété des investisseurs, prenait près de 7%.

Parallèlement, des bons du Trésor avec échéance au 6 juin, pour un montant total de plus de 138 milliards de dollars, ont vu leur taux grimper jusqu'à 6,10%, ce qui signifie que des investisseurs cherchent à s'en défaire, par crainte de voir les Etats-Unis ne pas les rembourser.

"L'incertitude qui entoure ce dossier (...) met un couvercle sur le marché", a décrit Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note. "Cela entrave la conviction des acheteurs, même si cela ne déclenche pas de ventes panique."

Pour ne rien arranger, "les récentes données macroéconomiques dans le monde ont été faibles, surtout dans le secteur manufacturier", relève Karl Haeling, "particulièrement en Europe. (...) L'humeur est assez négative."

Une série de publications de bonne facture dans le secteur de la distribution n'a pas permis de changer la donne.

La chaîne de grands magasins Kohl's (+9,55%) était saluée après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes, bien que son chiffre d'affaires se soit contracté, et confirmé ses prévisions sur l'année, malgré "un environnement macroéconomique qui reste difficile", selon le directeur général, Tom Kingsbury.

Le groupe a amélioré ses marges, tout comme la chaîne d'habillement Abercrombie & Fitch (qui possède aussi l'enseigne Holister), dont les résultats sont également ressortis au-dessus des anticipations des analystes et qui a, elle, relevé ses objectifs de chiffre d'affaires et de marge sur l'ensemble de l'exercice. Le titre prenait 21,14%.

Ailleurs à la cote, plusieurs fleurons technologiques prenaient l'eau, après les déclarations du directeur général de Nvidia, Jensen Huang, qui a prévenu qu'une escalade des sanctions des Etats-Unis contre la Chine provoquerait "des dommages énormes" pour l'industrie technologique américaine, dans un entretien au Financial Times.

Le fabricant de cartes graphiques essentielles dans la course à l'intelligence artificielle reculait (-1,62%), de même que les géants des semi-conducteurs AMD (-0,96%) ou Texas Instruments (-1,30%).

La banque régionale PacWest, souvent prise pour cible depuis le début de la crise bancaire, se repliait de 1,36% après plusieurs séances en lévitation. L'établissement a annoncé, mardi soir, la vente de sa filiale Civic Financial Services, dédiée aux prêts aux professionnels de l'immobilier, à Roc Capital Holdings.

Aucun indicateur majeur n'est attendu mercredi aux Etats-Unis, mais le marché suivra la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed), à 18H00 GMT.

Hormis sur les échéances très courtes (moins de six mois), les taux obligataires se détendaient légèrement. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,68%, contre 3,69% la veille.

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