New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé lundi, attentiste avant la réunion de la banque centrale américaine (Fed), qui doit acter le début d'un cycle de baisse de taux, a priori favorable au marché.

Vers 14H10 GMT, le Dow Jones s'octroyait 0,65%, l'indice Nasdaq cédait 0,50% et l'indice élargi S&P 500 était proche de l'équilibre (+0,08%).

"Le marché est en position d'attente", a commenté Quincy Krosby, de LPL, avant la réunion du comité de politique monétaire de la Fed, mardi et mercredi.

Deux ans et demi après avoir commencé à remonter son taux directeur, la Fed s'apprète à l'abaisser, pour tenir compte du retour de l'inflation dans les clous et du ralentissement de l'économie américaine.

Fait inhabituel, à quelques heures seulement du début de la réunion, l'incertitude règne quant à l'ampleur du premier coup de rabot auquel va procéder l'institution.

Les opérateurs penchent pour l'hypothèse d'une baisse d'un demi-point, scénario auquel ils attribuent une probabilité de 63%, mais beaucoup ne se sont pas encore fait une religion.

"Baisser d'un demi-point ou pas? Un demi-point, c'est le calibrage habituel pour lancer un assouplissement, mais le contexte économique est différent cette fois: il n'y a pas de récession clairement à l'horizon", ont résumé les analystes de Yardeni Research.

Depuis 2001, la Fed a opté cinq fois pour un demi-point en ouverture, et une seule fois pour un quart de point.

Les vents contraires qui soufflaient sur la place new-yorkaise paralysaient le marché obligataire. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans était inchangé, à 3,65%.

"Le plus important, c'est que le marché ne voit pas une possible baisse d'un demi-point comme une mesure d'urgence liée à une détérioration trop rapide de l'économie et du marché du travail", a expliqué Quincy Krosby.

Sur le plan macroéconomique, Wall Street suivra les ventes de détail et la production industrielle pour août aux Etats-Unis, mardi, ainsi que l'indice d'activité manufacturière dans la région de Philadelphie, jeudi.

Lundi, l'indice d'activité industrielle dans la région de New York est ressorti à 11,5% pour septembre, au plus haut depuis avril 2022.

Wall Street reprenait son souffle après avoir connu l'une de ses meilleures semaines de l'année, le S&P 500 terminant vendredi à un souffle de son record en clôture.

Après une semaine en boulet de canon, les grands noms des semi-conducteurs avaient un accès de faiblesse, à l'image de Nvidia (-0,99%), Broadcom (-2,17%) et Micron (-3,55%).

Exception notable, Intel (+4,04%), soutenu par une information de l'agence Bloomberg selon laquelle le groupe pourrait recevoir jusqu'à 3,5 milliards de dollars dans le cadre d'un contrat avec le ministère de la Défense.

Le Nasdaq souffrait du fléchissement d'Apple (-2,49%), de loin la première pondération de l'indice (quasiment 9% de l'ensemble).

Les opérateurs s'en prenaient au titre à la pomme après la publication de plusieurs notes d'analystes selon lesquels le rythme des commandes du nouvel iPhone 16 est moins soutenu que lors du lancement de l'iPhone 15, l'an dernier.

Disney (+1,44%) capitalisait sur l'accord de diffusion passé avec l'opérateur satellite DirecTV, après deux semaines de blocage. Les chaînes du groupe de divertissement vont de nouveau être accessibles aux plus de 11 millions d'abonnés du bouquet satellite.

Les valeurs bancaires profitaient de la perspective du début d'un assouplissement monétaire de la Fed, qui va contracter les taux à courts termes et améliorer leurs marges.

Goldman Sachs (+1,03%), JPMorgan Chase (+1,15%) et Citigroup (+1,53%) avançaient ainsi dans le vert.

Le Dow Jones profitait globalement d'une rotation de portefeuilles, notamment les valeurs industriels 3M (+0,89%), Dow (+0,88%) ou Honeywell (+0,46%).

Le géant de aluminium Alcoa s'envolait (+7,90%) après avoir communiqué la cession d'une participation de 25% au capital d'une société commune avec la compagnie minière saoudienne Ma'aden pour environ 1,1 milliard de dollars.

tu/de