New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en baisse, à bout de souffle, les investisseurs s'inquiétant d'une persistence de l'inflation et d'un durcissement de la banque centrale américaine (Fed).
Le Dow Jones a abandonné 0,47%, l'indice Nasdaq 0,64% et l'indice élargi S&P 500 0,60%.
"Le marché est troublé par les données d'inflation de la semaine et les déclarations du président de la Fed (banque centrale américaine)", Jerome Powell, a commenté Tom Cahill de Ventura Wealth Management.
"Les indices avaient beaucoup progressé en peu de temps, donc il n'y avait pas de catalyseur pour aller plus haut", a ajouté l'analyste.
L'indice de prix à la production PPI s'est hissé en octobre à un niveau plus élevé que prévu par les économistes, à 2,4% sur un an contre 2,3% anticipé.
Mercredi, l'indice de prix à la consommation CPI avait marqué une accélération, toujours en octobre, à 2,6% contre 2,4% en septembre.
"Le PPI ne va pas changer fondamentalement l'orientation de la Fed à la baisse (de taux), mais il rend les prévisions plus difficiles", a estimé Oren Klachkin, de Nationwide Financial Markets.
"L'inflation se rapproche de notre objectif de long terme, soit 2%, mais elle n'y est pas encore", a déclaré Jerome Powell lors d'un entretien public à Dallas (Texas). "Nous sommes déterminés à finir le travail."
Quant à l'économie, elle "n'envoie pas de signaux qui nous pousseraient à nous hâter pour abaisser les taux", a ajouté le banquier central.
"Si le gouvernement Trump impose 60% de droits de douane à la Chine et entre 10 et 20% aux autres partenaires commerciaux, cela ne va pas aider l'inflation à décélérer", anticipe Tom Cahill.
Outre les tarifs douaniers, Wall Street s'attend à voir Donald Trump creuser le déficit, un mouvement qui serait également de nature à faire monter les prix.
Le raffermissement de l'inflation et les propos de Jerome Powell ont fait remonter les taux obligataires à court terme. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans s'affichait à 4,35%, contre 4,28% la veille en clôture.
A la cote, si les trois premières capitalisations mondiales, Nvidia (+0,33%), Apple (+1,38%) et Microsoft (+0,40%), ont été épargnées, les autres géants de la tech ont subi des prises de bénéfices, en particulier Alphabet (-1,74%) et Amazon (-1,22%).
Au sein du Dow Jones, le secteur de la santé a été pris pour cible, sur fond de nomination de Robert Kennedy Jr au poste de ministère de la Santé du futur gouvernement Trump.
Vaccinosceptique, relais régulier de théories complotistes, le septuagénaire inquiète une partie du secteur de la santé, au sein duquel l'assureur santé UnitedHealth (-2,10%), la biotech Amgen (-1,83%) et le conglomérat Johnson & Johnson (-0,89%) ont souffert en Bourse jeudi.
Ailleurs au tableau des valeurs, le groupe Disney a bondi (+6,23%), après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes pour son quatrième trimestre comptable, malgré un bénéfice net en baisse.
Le géant américain du divertissement a vu ses résultats tirés par le cinéma et montré une amélioration de la rentabilité de ses plateformes de streaming.
Le groupe américain de prêt-à-porter multimarques Tapestry s'est envolé (+12,80%) après avoir indiqué jeudi renoncer à racheter son concurrent Capri (+4,43%), une décision qui intervient après le blocage de cette union par une juge fédéral américain fin octobre.
L'industrie des véhicules électriques a déraillé après la publication d'une information de l'agence Reuters, selon laquelle l'équipe de Donald Trump prévoit de mettre un terme au crédit d'impôt de 7.500 dollars pour l'achat d'une voiture électrique aux Etats-Unis.
Rivian (-14,30%) et Lucid (-4,59%) ont chuté, mais Tesla n'a pas été épargné non plus (-5,77%), alors que beaucoup estiment que le groupe d'Elon Musk devrait moins souffrir de cette mesure que ses concurrents, en premier lieu du fait de sa taille sur le marché américain.
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