New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, contrariée par un mauvais indicateur mesurant le moral des consommateurs américains et les déclarations offensives d'une membre de la Réserve fédérale (Fed).

Le Dow Jones s'est effrité de 0,03%, l'indice Nasdaq a cédé 0,35% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,16%.

"On a eu droit à un discours de fermeté de la Fed", qui a crispé le marché, a relevé Peter Cardillo, de Spartan Capital.

La gouverneure Michelle Bowman a en effet estimé, vendredi, que si l'inflation restait élevée et le marché du travail "tendu", la poursuite du resserrement monétaire "serait appropriée" pour juguler la flambée des prix.

Selon Michelle Bowman, les derniers indicateurs n'ont pas apporté de "preuves durables" du fait que "l'inflation (était) sur une pente descendante".

A ces propos est venu s'ajouter la mauvaise surprise de l'indice de confiance des consommateurs, mesuré par l'université du Michigan, qui est ressorti, en mai, à son plus bas niveau depuis six mois.

L'enquête a aussi révélé que les consommateurs avaient revu à la hausse leurs anticipations d'inflation à horizon de deux ans, à 3,2% contre 3,0% en avril, soit le plus haut niveau pour cet indicateur depuis 2011.

Le discours de la gouverneure Michelle Bowman et cette détérioration des anticipations d'inflation, paramètre surveillé comme le lait sur le feu par la Fed, ont fait bondir les taux obligataires.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans, considéré comme bon baromètre du marché en matière de politique monétaire, ressortait à 3,98%, contre 3,89% la veille en clôture.

La place new-yorkaise s'inquiétait aussi toujours du sort des banques régionales américaines, deux mois après le début de la crise bancaire aux Etats-Unis.

Parfois présentée comme le dernier maillon faible du système, PacWest a perdu 2,99%, après avoir déjà fondu de plus de 80% depuis début mars.

D'autres enseignes régionales, telles Bank of Hawaii (-4,14%) ou Comerica (-2,14%), ont aussi fini dans le rouge.

La séance a été l'occasion de prises de bénéfices sur plusieurs capitalisations géantes du secteur technologique qui ont le vent en poupe depuis le début de l'année, notamment Amazon (-1,71%) et Apple (-0,54%).

Toujours porté par ses annonces de mercredi sur l'intégration de l'intelligence artificielle générative aux produits de Google, Alphabet a tiré son épingle du jeu (+0,87%).

Malgré la désignation d'une nouvelle directrice générale à la tête de Twitter, dont le marché espère qu'elle va permettre à Elon Musk de se consacrer davantage à Tesla, le constructeur de véhicules électriques a fini en nette baisse (-2,38%).

Le groupe de presse News Corp a été recherché (+8,67%), après avoir publié des résultats trimestriels en baisse, marqués par un ralentissement des recettes publicitaires, mais supérieurs aux attentes.

Le premier fabricant américain de panneaux solaires First Solar (+26,48%) a bondi après que le gouvernement américain a publié de nouvelles informations sur le dispositif d'abattement fiscal pour les entreprises qui produisent leurs équipements aux Etats-Unis.

La petite biotech ARS Pharmaceuticals a fait encore mieux (+77,88%), après un premier avis favorable de l'agence américaine du médicament (FDA) pour son spray Neffy. En cas d'autorisation définitive, il serait le premier traitement d'urgence ne nécessitant pas d'injection en cas de réaction allergique violente.

tu/er