New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, portée par la perspective d'une résolution du dossier de la dette américaine et un indicateur d'inflation qui a rassurée sur la trajectoire des prix aux Etats-Unis.

Le Dow Jones a terminé en progression de 0,47%, l'indice Nasdaq a gagné 1,28% et l'indice élargi S&P 500 a pris 0,99%.

Nasdaq et S&P 500 ont terminé à un sommet en clôture de plus de neuf mois.

Après avoir démarré en ordre dispersé et dans des marges resserrées, les indices sont partis résolument dans le vert en seconde partie de séance.

Pour Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, l'élan a été donné par le rapport de la fédération professionnelle ISM. Davantage que la nouvelle contraction de l'activité manufacturière en mai aux Etats-Unis, les investisseurs ont retenu le fort recul des prix payés, au plus bas depuis cinq mois.

"Ce n'est qu'un chiffre, mais le marché veut des bonnes nouvelles du front de l'inflation", a commenté l'analyste.

Cet indicateur s'est inscrit dans un contexte de sérénité retrouvée après le vote, mercredi soir à la Chambre des représentants, du texte suspendant le plafond de la dette, qui doit, sous réserve de l'adoption au Sénat, écarter le spectre d'un défaut de paiement des Etats-Unis.

Cette résolution imminente a fait de nouveau glisser les taux obligataires. Le retour de la confiance dans les bons du Trésor américains fait monter leurs prix, qui évoluent en sens opposés de leurs rendements.

Le taux des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'affichait à 3,60%, contre 3,64% la veille en clôture.

Le rapport du cabinet ADP aurait pu ternir le tableau, car il a fait état de 278.000 créations d'emplois en avril, soit nettement plus que les 180.000 attendues, ce qui signale que le marché du travail reste tendu et potentiellement source de surchauffe des prix.

Mais ADP a indiqué que la hausse du salaire moyen avait décéléré par rapport à mars.

Ce nouvel instantané du marché de l'emploi qui témoigne d'une économie encore vigoureuse a, en outre, été relativisé par une nouvelle sortie publique d'un membre de la banque centrale américaine (Fed), le président de l'antenne de Philadelphie Patrick Harker, en faveur d'un statu quo monétaire lors de la réunion des 13 et 14 juin.

Après avoir tablé sur juin, puis sur juillet, les opérateurs parient désormais sur une hausse en septembre après deux mois sans changement.

"En mélangeant tout cela", à savoir la moindre inflation, l'accord sur la dette et la perspective d'une pause de la Fed, "il n'en fallait pas beaucoup au marché pour grimper", a résumé Steve Sosnick. "Mais tout cela pourrait s'inverser facilement demain si le rapport mensuel sur l'emploi et les données sur le coût du travail déplaisent au marché", a prévenu l'analyste.

A la cote, le fabricant d'ordinateurs Dell (+1,45%) a surpris en publiant, en pleine séance, ses résultats trimestriels, supérieurs aux attentes et montrant une amélioration de ses marges, ce qui a plu à Wall Street.

Le spécialiste de la gestion dématérialisée des relations clients Salesforce a reculé (-4,69%) également, malgré des résultats au-dessus des anticipations au premier trimestre et un relèvement de la prévision de marge sur l'année. Le numéro deux de l'entreprise de San Francisco, Brian Millham, a néanmoins signalé que certains clients faisaient preuve de prudence dans leurs investissements.

Le géant de la cybersécurité CrowdStrike (-1,61%), qui s'appuie beaucoup sur l'intelligence artificielle (IA) et l'apprentissage automatique (machine learning), a aussi reculé, malgré des résultats supérieurs, les investisseurs jugeant insuffisantes ses prévisions annuelles, pourtant revues en hausse.

Ces deux déconvenues n'ont pas empêché les grands noms de l'IA de reprendre leur irrésistible ascension, après quelques prises de bénéfices mercredi, à l'image de Nvidia (+5,82%), Amazon (+1,82%), Microsoft (+1,28%) ou Meta (+2,98%), dont le PDG, Mark Zuckerberg, a présenté un nouveau modèle de casque de réalité virtuelle, baptisé Quest 3.

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