Le principal conseiller du président Donald Trump pour l'Afrique a indiqué jeudi s'être entretenu cette semaine avec les présidents du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC) au sujet d'un projet d'accord de paix, alors que Washington cherche à mettre fin à un conflit qui dure depuis des décennies dans la région.

Les États-Unis attendent les retours définitifs du Rwanda et du Congo sur le projet d'accord, attendus pour ce week-end, a déclaré Massad Boulos lors d'un entretien accordé à Reuters à Washington.

Il a précisé que des amendements et ajustements restaient possibles, mais qu'il espérait une conclusion dans les semaines à venir.

L'administration Trump, qui s'est efforcée de conclure des accords de paix dans plusieurs régions et de garantir l'accès américain à des minerais stratégiques, cherche à mettre fin au conflit dans une zone riche en tantale, or, cobalt, cuivre et lithium.

Boulos a indiqué s'être entretenu avec le président rwandais Paul Kagame et le président congolais Félix Tshisekedi pour faire le point, ajoutant qu'ils étaient satisfaits des avancées réalisées.

« C'était très positif de la part des deux dirigeants », a-t-il déclaré. « Ils sont tous deux impatients de travailler avec nous, avec les Qataris et avec l'Union africaine afin de parvenir à une solution définitive qui apportera une paix durable. »

Le Congo et le Rwanda ont, plus tôt ce mois-ci, soumis une proposition dans le cadre d'un processus visant à mettre fin aux combats dans l'est du Congo et à attirer des milliards de dollars d'investissements occidentaux. Selon Boulos, les deux pays ont travaillé sur les versions du projet et sont parvenus à l'actuel document.

EN ATTENTE DE RETOURS

« Nous attendons le retour final des deux parties », a déclaré Boulos jeudi.

« Dès que cette dernière étape sera finalisée, comme déjà indiqué, le secrétaire Rubio est prêt à les accueillir ici. Nous espérons donc que cela pourra être conclu le plus rapidement possible dans les prochaines semaines », a-t-il ajouté, faisant référence au secrétaire d'État Marco Rubio.

Boulos a précisé qu'aucun calendrier précis n'avait été fixé pour la visite des ministres des Affaires étrangères à Washington.

Plus tôt ce mois-ci, il avait confié à Reuters que Rubio rencontrerait à Washington, à la mi-mai, les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais afin de s'accorder sur une version finale de l'accord de paix.

Cette initiative diplomatique intervient alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont réalisé une avancée sans précédent dans l'est du Congo, provoquant la mort de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers d'autres.

Les rebelles ont pris le contrôle de Goma, la plus grande ville de l'est du Congo, fin janvier, puis de Bukavu, la deuxième ville de la région, quelques semaines plus tard.

Les Nations unies et les gouvernements occidentaux affirment que le Rwanda a fourni des armes et des troupes au M23. Kigali nie soutenir le groupe et affirme que son armée a agi en légitime défense contre l'armée congolaise et une milice fondée par des auteurs du génocide de 1994.

Le gouvernement de Tshisekedi mène par ailleurs des discussions séparées avec le M23, facilitées par le Qatar.

Le mois dernier, le Congo et les rebelles ont accepté de travailler en faveur de la paix, mais des sources au sein des deux délégations ont exprimé leur frustration quant au rythme des négociations.