Les représentants américains en Afrique seront désormais évalués sur les accords commerciaux conclus plutôt que sur les montants d'aide dépensés, a déclaré un haut responsable du département d'État, présentant cette approche comme la nouvelle stratégie de soutien des États-Unis sur le continent.

Selon Troy Fitrell, responsable principal du bureau des affaires africaines, l'administration du président Donald Trump entend éliminer les déficits commerciaux et favoriser une prospérité mutuelle, d'après des propos relayés jeudi.

« L'assistance implique un donateur et un bénéficiaire, mais le commerce est un échange entre égaux », a-t-il ajouté lors du lancement de cette politique en Côte d'Ivoire, mercredi.

Les ambassadeurs américains en Afrique ont déjà facilité 33 accords d'une valeur de 6 milliards de dollars lors des 100 premiers jours de la présidence Trump, a précisé Fitrell. « Le commerce, pas l'aide, un slogan que l'on entend depuis des années, devient désormais notre véritable politique pour l'Afrique. »

Les exportations américaines de biens vers l'Afrique subsaharienne représentent moins de 1 % du commerce total des États-Unis, selon le Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS), un groupe de réflexion basé à Washington.

En dépit des coupes budgétaires drastiques décidées par Donald Trump, Washington a promis un prêt de 550 millions de dollars pour le corridor ferroviaire de Lobito, permettant d'acheminer le cuivre et le cobalt de Zambie et de République démocratique du Congo jusqu'au port atlantique d'Angola, contournant ainsi les routes contrôlées par la Chine.

Les États-Unis souhaitent contrer l'influence croissante de la Chine et de la Russie sur le continent, notamment dans les secteurs des minerais et du commerce. Parmi les récents accords chinois en Afrique, un prêt de 652 millions de dollars a été accordé au Nigeria via la banque Exim pour la construction d'une autoroute menant au nouveau port de Lekki et à la raffinerie Dangote.

L'émissaire américain a indiqué que six objectifs ont été fixés à atteindre avant le prochain sommet États-Unis-Afrique, prévu plus tard cette année.

Ces priorités incluent l'intégration de la diplomatie commerciale au coeur de la mission américaine, l'incitation des pays prioritaires à adopter des réformes favorables aux entreprises et le soutien à des infrastructures « bancables » plutôt qu'à des « projets de prestige ». Les États-Unis souhaitent également multiplier les missions diplomatiques axées uniquement sur le business, mettre en relation des entreprises américaines prêtes à exporter avec des partenaires africains et réformer les outils de financement pour proposer des fonds plus rapides et plus tolérants au risque.

Les grandes organisations d'aide internationale ont largement critiqué la réduction des fonds américains destinés à l'Afrique, estimant que ces coupes coûtent la vie aux plus démunis.