Une conférence des Nations unies, organisée par la France et l'Arabie saoudite afin de relancer la solution à deux États entre Israël et les Palestiniens, a été reportée après l'attaque militaire lancée par Israël contre l'Iran, a déclaré vendredi le président français Emmanuel Macron.

Deux sources avaient précédemment indiqué à Reuters que la conférence serait reportée à la suite des attaques israéliennes, car il serait logistiquement difficile pour les pays de la région d'y participer.

Vendredi, Israël a mené une vaste vague de frappes aériennes à travers l'Iran, ciblant notamment l'immense site nucléaire souterrain du pays. Selon les informations, l'opération aurait coûté la vie à l'ensemble de la haute hiérarchie militaire et aux principaux scientifiques nucléaires iraniens, constituant ainsi la plus grande attaque directe jamais enregistrée entre les deux ennemis.

« Ce report ne saurait entamer notre détermination à faire avancer la mise en oeuvre de la solution à deux États », a affirmé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse.

« Quelles que soient les circonstances, j'ai réaffirmé ma volonté de reconnaître l'État de Palestine. »

Macron a précisé que, pour des raisons logistiques, l'Autorité palestinienne et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane n'étaient tout simplement pas en mesure de se déplacer, compte tenu de l'escalade militaire dans la région.

Il a ajouté que la réunion serait reprogrammée aussi rapidement que possible.

La France et l'Arabie saoudite devaient accueillir ce rassemblement du 17 au 20 juin à New York, avec pour objectif de définir les paramètres d'une feuille de route vers un État palestinien, tout en garantissant la sécurité d'Israël.

Macron, qui devait participer à la conférence le 18 juin, avait déjà suggéré que la France pourrait reconnaître un État palestinien dans les territoires occupés par Israël lors de cette rencontre, une initiative à laquelle Israël s'oppose fermement.

L'administration du président américain Donald Trump a envoyé plus tôt cette semaine un câble diplomatique afin de dissuader les gouvernements du monde entier d'assister à la conférence, selon un document consulté par Reuters.

Washington a également mis en garde contre d'éventuelles conséquences pour ceux qui prendraient des mesures à l'encontre d'Israël, accentuant ainsi la pression sur les participants et rendant la décision potentielle de Macron de reconnaître un État palestinien plus complexe.

Macron pourrait toutefois à terme devenir le premier dirigeant occidental de premier plan à reconnaître un État palestinien, mais la volonté à Paris est de privilégier une dynamique collective.

Des diplomates estiment qu'une telle approche pourrait donner plus de poids à un mouvement jusque-là porté par des nations plus modestes, généralement plus critiques à l'égard d'Israël.

La position de Macron a évolué face à l'intensification de l'offensive israélienne à Gaza et à l'escalade des violences commises par des colons israéliens contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée. Un sentiment d'urgence croissant se fait sentir à Paris pour agir rapidement.