STOCKHOLM (Reuters) - Le bloc de droite est en mesure de remporter d'une courte tête les élections législatives dimanche en Suède, a déclaré l'autorité électorale sur la base des résultats dans 78% des circonscriptions.

L'issue du scrutin reste indécise mais selon l'autorité électorale, le parti des Modérés (conservateur) d'Ulf Kristersson, le parti des Démocrates de Suède (SD, extrême droite), les chrétiens-démocrates et les Libéraux obtiendraient 175 sièges au Parlement contre 174 à la coalition de centre-gauche emmenée par les sociaux-démocrates de la Première ministre sortante Magdalena Andersson.

Fait inédit, les conservateurs, dans l'opposition depuis huit ans, se sont dits prêts à gouverner avec l'appui parlementaire du SD de Jimmie Akesson, jusqu'ici marginalisé sur la scène politique, même si Akesson s'emploie à "normaliser" la formation d'extrême droite fondée par des suprémacistes blancs en 1988 depuis qu'il en a pris les rênes en 2005.

Le Riksdag, le Parlement monocaméral suédois, compte 349 élus.

Dans un premier sondage de sortie des urnes, la chaîne publique SVT prédisait une courte victoire des partis de centre-gauche.

Le parti SD, nationaliste et anti-immigration, pourrait devenir le deuxième parti représenté au Parlement avec quelque 20% des suffrages exprimés, derrière les sociaux-démocrates, crédités par les sondages de sortie des urnes de 29,3% à 29,7% des voix, soit mieux qu'il y a quatre ans (28,3%).

LONGUES NÉGOCIATIONS EN PERSPECTIVE

La campagne a été dominée par des thèmes porteurs pour la droite et l'extrême droite : la hausse de la criminalité, avec une "guerre des gangs" qui a fait plus de 40 morts depuis le début de l'année, la flambée inflationniste et la crise énergétique liée au conflit en Ukraine.

La droite affirme vouloir remettre la Suède "sur la bonne voie". "Nous donnerons la priorité au respect de la loi et de l'ordre, au travail et au développement d'une énergie nucléaire" en phase avec la lutte contre le réchauffement climatique, a assuré dans une vidéo le chef de file du parti des Modérés, Ulf Kristersson.

Quelle que soit l'issue du scrutin, les négociations en vue de la formation d'un gouvernement s'annoncent une nouvelle fois longues et difficiles.

Lors des précédentes élections législatives, en 2018, de longues négociations avaient déjà précédé la formation du gouvernement minoritaire emmené par les sociaux-démocrates.

La Suède, qui est engagée dans un processus d'adhésion à l'Otan, présidera l'Union européenne à compter du 1er janvier.

(Version française Sophie Louet et Jean-Stéphane Brosse)

par Niklas Pollard, Simon Johnson et Johan Ahlander