PARIS (Reuters) - Maîtrise des frontières et énergie seront les priorités de Marine Le Pen pour la fin de la présidence française de l'Union européenne si la candidate du Rassemblement national remporte l'élection présidentielle d'avril en France.

Lors d'une conférence de presse mardi à Paris, celle qui a été 13 ans députée européenne a ironisé sur "les jumeaux" Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, qui défendent selon elle "la même vision de l'Union européenne".

Le prochain locataire de l'Elysée devra assurer les dernières semaines de la présidence française de l'UE, qui a commencé le 1er janvier et s'achève le 1er juillet.

En cas de victoire, Marine Le Pen entend "retrouver la maîtrise des frontières le temps de faire voter le référendum sur l'immigration qui pérenisera notre capacité à décider qui entre et qui se maintient sur notre territoire".

La candidate du Rassemblement national, qui brigue l'Elysée pour la troisième fois, entend également "sortir de ce marché européen de l'énergie qui est une absurdité totale et fait que les Français n'ont plus accès à une énergie à bas coût, ce qui grève la compétitivité des entreprises."

Marine Le Pen entend en outre engager sans tarder "le chantier du patriotisme économique qui doit permettre à chaque nation de pouvoir donner sur son territoire un avantage à ses entreprises nationales".

Faisant référence à la Pologne et la Hongrie, notamment, Marine Le Pen dit souhaiter "rejoindre l'ensemble de ces pays qui ont conscience que l'Union européenne telle qu'elle est aujourd'hui, est néfaste pour les peuples, néfaste pour l'économie, néfaste pour la sécurité, néfaste pour la préservation de l'identité".

A moins de trois mois du premier tour, le 10 avril, Marine Le Pen figure avec la candidate des Républicains Valérie Pécresse au nombre des impétrants susceptibles d'accéder au second tour avec Emmanuel Macron, qui n'a pas encore officialisé son choix de briguer un second mandat.

Pour la députée d'extrême droite, "Valérie Pécresse partage la même vision de l'UE qu'Emmanuel Macron."

"Défendre l'idée de souveraineté européenne, comme le font les jumeaux Macron-Pécresse, me paraît totalement incompatible avec la fonction présidentielle gravée dans le marbre de notre constitution qui fait du président de la République le garant de l'indépendance nationale", a-t-elle dit.

"Et le positionnement du drapeau européen seul, à la place du drapeau français sous l'Arc de Triomphe était à ce titre non pas une erreur de communication mais un aveu édifiant", a-t-elle ajouté en référence à la polémique autour de l'éphémère installation du drapeau européen sous la voûte de l'Arc de Triomphe le 31 décembre et le 1er janvier.

Marine Le Pen, tout comme l'autre candidat à l'Elysée Eric Zemmour, avaient exprimé leur indignation et Valérie Pécresse avait demandé à Emmanuel Macron de placer le drapeau français aux côtés du drapeau européen.

(Reportage Elizabeth Pineau et Ingrid Melander, édité par Blandine Hénault)