Londres (awp/afp) - Le prix de l'or est remonté cette semaine, propulsé par la prime de risque géopolitique suscitée par le regain des tensions dans le conflit russo-ukrainien.
"Le rebond de l'or a été alimenté par la demande de valeur refuge suite à la dernière escalade de la guerre entre la Russie et l'Ukraine", explique Han Tan, analyste chez Exinity, dans une note destinée à l'AFP.
Le président russe Vladimir Poutine, qui a lancé son armée à l'assaut de l'Ukraine en février 2022, a estimé jeudi soir que ce conflit avait désormais tout d'une guerre "mondiale" et prévenu que des frappes contre les Occidentaux n'étaient pas exclues.
Moscou a admis jeudi avoir fait usage sur le territoire ukrainien d'un missile balistique de portée intermédiaire (soit jusqu'à 5.500 km), conçu pour porter une ogive nucléaire, en représailles au recours par Kiev à des missiles occidentaux en territoire russe plus tôt cette semaine.
Le cours du métal jaune a repris près de 6% en sept jours, après avoir perdu quasiment 9% depuis fin octobre.
A cette période, les investisseurs avaient revu leurs paris, en projetant un ralentissement des baisses de taux américains, en raison d'un possible regain de l'inflation sous la présidence de Donald Trump.
Ils avaient en conséquence préféré se tourner vers le dollar et les rendements obligataires américains, actifs concurrents de l'or.
Ce "pessimisme" perdure cependant, tempère Samer Hasn, analyste chez XS.com, car l'inflation s'est déjà accélérée en octobre aux Etats-Unis, et en raison "des déclarations prudentes des responsables de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell en tête".
Vendredi, vers 18H35 GMT (19H35 à Paris), l'once d'or s'échangeait à 2.710,54 dollars, contre 2.563,25 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le café fort
Les cours du café se sont enflammés cette semaine, jusqu'à toucher un record depuis plus de 14 ans à New York, à plus de 300 cents la livre, en raison d'une offre affaiblie, en particulier depuis le Brésil.
A New York, le prix de la livre d'arabica a enregistré un nouveau plus haut depuis mai 2011, à 303,90 cents vendredi.
L'offre demeure réduite en provenance du Brésil et du Vietnam "en raison des mauvaises récoltes dues aux conditions météorologiques", constate Jack Scoville, de Price Futures Group.
Par ailleurs, au Brésil, premier producteur mondial de café, et d'arabica en particulier, "les producteurs ont déjà vendu beaucoup de café et retiennent leurs ventes, même si la demande est importante", souligne l'analyste.
Vendredi, sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 302,10 cents, contre 283,30 cents sept jours auparavant.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre s'échangeait à 4.985 dollars contre 4.773 dollars une semaine plus tôt à la clôture.
L'aluminium pâlit
Le prix de l'aluminium a baissé sur la semaine, le marché tempérant ses inquiétudes à propos d'une suppression prochaine des aides aux exportations chinoises de ce métal.
Vendredi dernier, le ministère des Finances chinois a annoncé l'annulation de la réduction de 13% sur les taxes sur les exportations d'aluminium vers l'étranger, à compter du 1er décembre.
Le cuivre est aussi concerné par ces rabais sur les taxes à l'exportation, ainsi que d'autres produits.
"Le prix de l'aluminium avait initialement bondi" dans la foulée de cette annonce, note Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank, avec un pic à plus de 8%.
Les acheteurs avaient initialement craint que cette initiative renchérisse le prix payés par les importateurs comme les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud.
Mais les analystes commencent désormais à écarter toute perturbation significative des exportations massives d'aluminium en provenance de Chine.
Selon l'Institut international de l'aluminium, le pays représente environ 60% de la production mondiale de ce métal.
Sur le LME, une tonne de métal d'aluminium coûte 2.624 dollars vendredi, contre 2.649,50 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.
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