Les analystes ayant participé au sondage Reuters de janvier sur les métaux de base prévoient également des prix moyens au comptant plus élevés pour le zinc, le cuivre et l'étain cette année par rapport à 2024.
Le nickel fait l'objet d'une conviction baissière, même si le prix moyen au comptant du LME a chuté de près de 22 % l'année dernière. Personne ne s'attend à autre chose qu'à une offre excédentaire de nickel cette année et l'année prochaine.
La dynamique de l'offre est la priorité des analystes en ce qui concerne les gagnants et les perdants probables cette année, mais une image macroéconomique troublée plane sur le complexe des métaux industriels.
Les prévisions médianes pour le cuivre, l'étain, le nickel et le plomb ont toutes été réduites depuis le dernier sondage trimestriel de Reuters en octobre, reflétant les inquiétudes concernant l'impact sur la demande d'une guerre commerciale tarifaire.
L'ALUMINIUM À LA HAUSSE
Le prix moyen de l'aluminium au comptant au LME a augmenté de 4,9 % en glissement annuel en 2024 et devrait encore grimper de 6,3 % pour atteindre 2 573,50 dollars la tonne métrique en 2025, selon la prévision médiane des 33 analystes ayant participé au sondage de janvier.
Le résultat n'a guère changé par rapport au sondage d'octobre, ce qui suggère un durcissement de la conviction quant aux perspectives haussières du métal.
La prévision de prix plus élevés est étayée par une évolution attendue de la dynamique du marché vers une pénurie de l'offre. Les analystes sont passés d'une offre excédentaire de 100 000 tonnes lors du sondage précédent à un déficit du marché de 8 000 tonnes en 2025.
Le déficit devrait atteindre 365 000 tonnes en 2026 et le prix moyen augmenter encore pour atteindre 2 626 dollars la tonne.
L'étroitesse du marché de l'alumine a récemment soutenu le prix de l'aluminium, mais la plus grande contrainte structurelle de l'offre est le plafonnement de la capacité des fonderies chinoises.
La production nationale de la Chine s'élevait à 43,9 millions de tonnes par an à la fin de l'année 2024, ce qui est proche du plafond de 45 millions de tonnes.
Si le plus grand producteur mondial a épuisé son potentiel d'expansion, il est loin d'être évident de savoir comment le reste du monde va combler l'écart de production.
LA HAUSSE DU PRIX DU ZINC S'ESTOMPE
Le zinc devrait être le deuxième produit le plus performant cette année, le prix moyen au comptant devant augmenter de 4,2 % pour atteindre 2 895 dollars la tonne.
En outre, les analystes ont revu à la hausse leurs prévisions concernant le prix du zinc par rapport au sondage d'octobre, ce qui va à l'encontre de la tendance générale.
Cela montre à quel point l'histoire du zinc a changé au cours des trois derniers mois. Un marché dont on attendait une offre excédentaire massive s'est avéré étonnamment serré alors qu'une pénurie de concentrés miniers entraîne une baisse de la production mondiale de métal.
Toutefois, cette situation devrait changer cette année, car l'offre minière se rétablit et les analystes s'attendent à ce que les prix du zinc s'affaiblissent au cours des années 2025 et 2026. En effet, le zinc est le seul métal de base du LME dont le prix devrait baisser l'année prochaine.
La prime du zinc par rapport au plomb, son métal jumeau, devrait également s'atténuer, puisque les analystes s'accordent à dire que les prix du plomb s'établiront en moyenne à 2 050 dollars cette année et l'année prochaine.
RÉDUCTION DU PRIX DU CUIVRE
Les analystes revoient à la baisse les attentes concernant le potentiel de hausse du cuivre.
Alors que le prix moyen au comptant devrait augmenter de 3 % pour atteindre 9 425 dollars la tonne cette année, la prévision médiane est inférieure de 4,8 % à celle du sondage d'octobre.
Cela ne devrait pas être une grande surprise, car le cuivre est le métal du LME le plus sensible aux changements de sentiment macroéconomique.
Et à l'heure actuelle, les perspectives macroéconomiques semblent de plus en plus orageuses après que le président américain Donald Trump a imposé des droits de douane de 10 % sur les importations de produits chinois.
La réponse soigneusement calibrée de la Chine propose un certain espoir que les négociations commerciales puissent éviter une guerre commerciale totale, mais le cuivre est particulièrement sensible à toute conséquence négative pour la Chine, le plus grand acheteur mondial du métal rouge.
Le marché a passé une grande partie de l'année dernière à guetter les signes de reprise dans le gigantesque secteur manufacturier chinois, et cette année ne devrait pas déroger à la règle. Les tarifs douaniers et la menace d'autres mesures à venir brouillent les pistes.
LES CHOSES NE PEUVENT QUE S'AMÉLIORER POUR LE NICKEL
La prévision médiane pour le nickel en 2025 a également été revue à la baisse de 5,9 %, à 16 265 dollars la tonne, depuis le mois d'octobre, l'offre excédentaire devenant de plus en plus visible sous la forme d'une augmentation des stocks du LME.
Mais comme le cours du nickel a déjà fortement chuté au cours de l'année dernière, les analystes ne pensent pas qu'il y ait beaucoup plus de risques de baisse.
Le consensus prévoit que le nickel au comptant du LME atteindra en moyenne 15 550 dollars la tonne au cours du trimestre actuel, avant de remonter progressivement jusqu'à 16 750 dollars au cours du quatrième trimestre.
La remontée des prix devrait se poursuivre jusqu'en 2026, avec un prix médian prévu de 17 637 dollars la tonne. Le pari semble être que l'Indonésie, le principal producteur mondial, mettra un frein à la croissance effrénée de sa production pour soutenir les prix.
L'ÉTAIN IMPRÉVISIBLE
Le marché de l'étain a été particulièrement volatil au cours des deux dernières années et il n'y a pas de consensus sur ce qui attend le métal de soudure.
La prévision médiane prévoit une hausse modeste de 2,6 % du prix moyen cette année par rapport à 2024.
Mais cela masque une très large gamme d'attentes, allant d'un minimum de 23 750 dollars à un maximum de 33 000 dollars par tonne. L'éventail des résultats est encore plus large, allant de 21 000 à 37 000 dollars pour 2026.
Cela en dit long sur la difficulté de lire ce marché restreint mais profondément opaque.
Les opinions exprimées ici sont celles de l'auteur, chroniqueur pour Reuters.