Le Brésil a signé mardi des protocoles avec la Chine pour autoriser les exportations d'un sous-produit de l'éthanol utilisé dans l'alimentation animale, remettant ainsi en cause la domination américaine sur ce marché dans un contexte de tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis.

Cet accord, dont les grandes lignes figurent dans un document du gouvernement brésilien consulté par Reuters, souligne la volonté du Brésil de renforcer ses liens agricoles avec la Chine, alors que le président Luiz Inácio Lula da Silva est en visite dans ce pays et que la hausse de la production nationale de DDG alimente la recherche de marchés alternatifs.

Les drêches de distillerie (DDG) sont très appréciées dans l'alimentation animale, en particulier pour les porcs, les bovins et la volaille.

Dans une interview accordée lundi à Reuters, le président de l'Union nationale brésilienne de l'éthanol de maïs (UNEM) a déclaré que le Brésil et la Chine travaillaient depuis 2022 à la finalisation d'un accord sanitaire pour les exportations de DDG, ajoutant que les « grands changements géopolitiques » actuels constituaient un moment favorable pour conclure cet accord.

« Cela ouvre une opportunité pour le Brésil de devenir un autre fournisseur, une autre option pour la Chine en matière d'approvisionnement en produits nutritionnels pour animaux. Pour nous, cela signifie rétablir et renforcer les relations entre les marchés brésilien et chinois, qui partagent de nombreux intérêts communs », a ajouté Guilherme Nolasco.

En 2024, les États-Unis étaient pratiquement le seul fournisseur de DDG de la Chine, dominant le marché avec 99,6 % des importations en volume, pour une valeur de 65,7 millions de dollars, selon les données douanières chinoises.

Selon M. Nolasco, plus de dix nouvelles usines sont en construction et devraient entrer en production dans les deux à trois prochaines années pour la production d'éthanol de maïs et de DDG, ce qui coïncide avec l'ouverture du marché chinois.

M. Nolasco prévoit que la production de DDG au Brésil pourrait atteindre 5 millions de tonnes en 2025/26.

En avril, le ministre de l'Agriculture, Carlos Fávaro, a révélé que le Brésil était sur le point de conclure un accord avec la Chine pour autoriser les exportations de DDG.

Par ailleurs, les deux pays ont également signé des protocoles pour l'exportation de volaille et de produits de la pêche extractive du Brésil vers la Chine, selon le document. (Reportage d'Ella Cao et Eduardo Baptista à Pékin ; édité par David Evans)