LONDRES/MOSCOU/DUBAÏ (Reuters) - L'Opep+ a annoncé jeudi avoir reporté de trois mois son projet d'augmentation de la production de pétrole à avril, en raison de la faiblesse de la demande et de la montée en puissance de l'offre des autres producteurs.

Avant cette confirmation, une source au sein du cartel avait déclaré à Reuters que l'Opep+ avait décidé de reporter son projet afin de fournir un soutien supplémentaire au marché du pétrole en 2025.

L'Opep+, à l'origine de la moitié environ de la production mondiale de pétrole, prévoyait initialement de commencer à accroître ses extractions en octobre 2024, puis en janvier 2025, avant de faire de nouveau machine arrière en raison du ralentissement de la demande mondiale et de la hausse de l'offre des autres producteurs.

L'Opep+ regroupe l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et des alliés comme la Russie.

Malgré les réductions de l'offre de brut décidées par l'Opep+, le Brent évolue depuis le début de l'année dans une fourchette de 70 à 80 dollars le baril. Jeudi, le Brent se négociait autour de 73 dollars le baril, après avoir atteint en septembre son niveau le plus bas depuis 2024, à 69 dollars.

"Ils parlent de cette augmentation de la production depuis le mois de juin, mais ils la retardent encore", a relevé Bjarne Schieldrop, chef analyste en matières premières chez SEB. "Cela signifie que le prix du pétrole n'augmentera pas au cours des deux prochaines années", a-t-il ajouté.

Selon cet analyste, le marché du pétrole va maintenant se concentrer sur les décisions du président élu américain Donald Trump, qui pourrait imposer de nouvelles sanctions à l'Iran et des droits de douane à la Chine. Le milliardaire s'est également engagé à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Dans le cadre d'un retour à une normalisation de la production après la mise en place en 2022 de quotas d'extractions pour soutenir les cours, les membres de l'organisation devraient progressivement remettre sur le marché 2,2 millions de barils par jour (bpj), à compter d'avril, jusqu'en septembre 2026. Cela représente des augmentations mensuelles de 138.000 bpj selon les calculs de Reuters.

(Reportage Alex Lawler, Maha El Dahan, Olesya Astakhova, Vladimir Soldatkin et Ahmad Ghaddar; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Alex Lawler, Olesya Astakhova et Maha El Dahan