Lactalis prévoit de réduire la quantité de lait qu'il collecte annuellement de 450 millions de litres, soit près de 9 % de son volume global de 5,1 milliards de litres en France, a-t-il déclaré dans un communiqué jeudi.
Cette réduction, qui commencera à la fin de cette année et prendra effet progressivement jusqu'en 2030, limitera le volume de lait excédentaire que Lactalis transforme pour le vendre à l'étranger sous forme de produits en vrac tels que le lait en poudre.
Une plus grande pondération des produits de consommation tels que le fromage et les yaourts dans son mix de transformation conduirait à de meilleurs prix à la production pour les producteurs laitiers, a-t-il ajouté.
"La valorisation des excédents de lait est souvent très faible et soumise à la volatilité et à l'imprévisibilité des marchés mondiaux", a déclaré Serge Moly, directeur de l'approvisionnement de Lactalis, dans le communiqué.
Mais le syndicat des producteurs laitiers, la FNPL, a critiqué dans un communiqué ce qu'il a appelé un "retrait du secteur laitier français".
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, le plus grand syndicat agricole français, a déclaré à la radio France Info qu'il s'agissait de "s'assurer que les producteurs laitiers continueront à avoir quelqu'un qui collectera leur lait".
La diminution du nombre d'exploitations d'élevage en France, premier producteur agricole de l'Union européenne, a été un facteur de mécontentement qui a débouché sur des manifestations au début de l'année.
La FNSEA a fait pression sur le nouveau gouvernement français pour qu'il mette en œuvre des mesures de soutien qui avaient été retardées par des élections législatives anticipées au début de l'été.
Lactalis a déclaré que ses réductions de volume, qui concerneront deux régions de France où son réseau de fournisseurs est plus dispersé, feront l'objet de discussions avec les producteurs.
Une porte-parole de Lactalis a ajouté que la France était confrontée à une forte concurrence de la part de pays comme la Nouvelle-Zélande pour l'exportation d'ingrédients en vrac.
Le marché international est confronté à la baisse de la demande chinoise. Le pays mène également une enquête anti-subventions sur certains produits laitiers de l'UE, dans le cadre d'une riposte contre les taxes proposées par l'UE sur les véhicules électriques chinois.