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Londres (awp/afp) - Le prix de l'aluminium est en forte hausse cette semaine, avec des inventaires en baisse en Chine et des sanctions de l'Union européenne attendues contre les exportations russes de ce métal.

"Selon le groupe de recherche chinois SMM, les stocks en Chine sont tombés à 440.000 tonnes, le niveau le plus bas depuis un an", souligne Barbara Lambrecht de Commerzbank.

Le géant asiatique représente environ 60% de la production mondiale de ce métal, d'après l'Institut international de l'aluminium.

De plus, la Chine, en pleine relance économique après une période marquée par une crise de l'immobilier et une demande interne en berne, a enregistré une accélération de sa production industrielle, qui a gonflé de 5,8% l'an dernier, contre 4,6% en 2023.

Ce facteur contribue ainsi à la hausse des cours car le métal argenté est fortement apprécié dans les industries telles que les transports ou l'énergie.

Le soutien vient aussi "des spéculations selon lesquelles l'UE pourrait progressivement imposer une interdiction d'importation sur l'aluminium russe" affirme Barbara Lambrecht.

Les importations d'aluminium russe en Europe sont "nettement inférieures" à celle d'avant l'invasion en Ukraine, mais "ne sont pas négligeables" précise l'analyste.

Ces dernières "représentent environ 6%, soit 350 kilotonnes, des importations européennes", rapportent les analystes de Marex.

Vendredi vers 16H05 GMT (17H05 à Paris), sur le LME, une tonne de métal d'aluminium coûte 2.681 dollars, contre 2.571,50 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

L'or éclatant

Le cours de l'or a continué de progresser cette semaine, portés par un climat d'incertitude généré par le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche.

Le prix du métal était ces derniers temps porté essentiellement par les incertitudes géopolitiques, un facteur qui "a perdu de son importance" avec l'annonce d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, selon Carsten Fritsch, de Commerzbank.

Les regards des investisseurs sont désormais tournés vers les premières décisions de Donald Trump, qui a promis d'augmenter les droits de douane sur les biens importés aux Etats-Unis.

Une telle politique pourrait engendrer de l'inflation et ainsi retarder les baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui favoriserait les rendements obligataires et le dollar, valeurs refuge concurrentes du métal jaune, souligne Samer Hasn, analyste chez XS.com.

Cependant, "l'incertitude relativement élevée sur le marché obligataire réduit" pour l'instant cet impact sur le prix du métal, avance-t-il.

Les prix de l'or sont pour l'instant soutenus par la publication mercredi de chiffres sur un ralentissement en décembre aux Etats-Unis de l'inflation sous-jacente --qui exclut les produits les plus volatils comme l'énergie et les produits alimentaires-- , qui a renforcé les attentes du marché sur les baisses de taux de la Fed, note M. Fritsch.

Vendredi, l'once d'or se négocie à 2.714,85 dollars, contre 2.689,76 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Cacao encore haut

Les cours du cacao sont en légère hausse sur la semaine, la production mondiale s'annonçant inférieure à la demande pour la quatrième année consécutive.

"La situation des prix des fèves de cacao de cacao ne s'est pas encore améliorée de manière significative", souligne cependant la banque Zürcher Kantonalbank dans une note de marché.

En début de semaine, les cours avaient légèrement chuté avec des "arrivées portuaires (de cacao, ndlr) en Côte d'Ivoire supérieures aux prévisions", affirme Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Néanmoins, le prix du cacao est remonté vendredi après la publication des données de broyage de fèves au quatrième trimestre en Europe, Asie et Amérique du Nord.

Celles-ci ont confirmé un broyage inférieur à celui de l'an passé, explique Mark Bowman, analyste chez ADM Investor Services, "ce que les traders attendaient" mais laisse supposer des réserves limités.

Par ailleurs, le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli a publié mardi des ventes meilleures qu'attendues pour 2024, ce qui indique une résilience de la demande de chocolat malgré des prix en hausse.

Cette année, il n'est pas impossible que "la production soit inférieure à la demande pour la quatrième année consécutive", estime Jack Scoville.

Vers 14H25 GMT (15H25 à de Paris), la tonne de cacao pour livraison en mai vaut 8.704 livres vendredi à Londres, contre 8.208 livres une semaine plus tôt.

A New York, la tonne pour livraison le même mois s'échange à 10.767 dollars, contre 10.010 dollars vendredi dernier à la clôture.

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