Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base, dont le cuivre, ont subi un léger revers cette semaine, le marché se montrant déçu par l'absence de nouvelles annonces de la Chine sur son plan de relance économique, qui les avait initialement enthousiasmé.

Fin septembre, la tonne de cuivre a grimpé à un plus haut depuis début juin, dopée par les perspectives d'une plus forte demande de ce métal industriel, après des mesures de soutien à l'économie dévoilées par Pékin.

La Chine, première consommatrice de cuivre, et qui en produit également, reste plombée par une crise de l'immobilier et une consommation en berne.

Mais la réunion mardi de la puissante agence chinoise de planification (NDRC) "a provoqué une déception", faute d'"annonce concrète", contrairement à ce que le marché espérait, constate Barbara Lambrecht, de Commerzbank.

Le prix du cuivre, mais également d'autres métaux de base, comme l'aluminium, le zinc ou encore le nickel en sont ressortis "affaiblis", constate Daria Efanova, analyste chez Sucden.

Les investisseurs se projettent "désormais sur un briefing du ministère chinois des Finances samedi", souligne Mme Lambrecht, "décisif pour les perspectives économiques" d'ici la fin de l'année.

L'analyste estime par ailleurs que "la forte hausse des prix du métal rouge en septembre a probablement contribué à freiner les importations de produits en cuivre et de cuivre brut" en Chine.

Vendredi vers 15H35 GMT (17H35 à Paris), sur le LME, la tonne de cuivre coûtait 9.791,50 dollars, contre 9.943,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

L'or endormi

Après un début de semaine où il avait fortement chuté, l'or s'est repris, une fluctuation provoquée par des vents contraires sur la politique de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le maintien des prix est "surprenant étant donné que les attentes de réduction des taux d'intérêt aux États-Unis ont été sensiblement revues à la baisse", explique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Après la publication la semaine dernière du rapport sur l'emploi américain en septembre, plus positif qu'initialement anticipé, l'hypothèse d'une réduction de 0,5 point de pourcentage s'est effacée au profit d'un scénario d'une coupe de moindre ampleur, voire nulle.

Valeur refuge concurrente du billet vert et des rendements obligataires, l'or pâtit de l'appréciation de ces actifs.

Des prises de bénéfices ont encore accentué la baisse de l'or en début de semaine, avance David Morrison, analyste chez Trade Nation.

Mais d'autres indices sont venus jeter le trouble jeudi. D'un côté, l'inflation américaine en septembre, supérieure aux attentes des investisseurs, conforte l'hypothèse d'une moindre baisse des taux d'intérêt américains.

De l'autre, le nombre d'inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière a dépassé les attentes du marché, redonnant du crédit au scénario d'un assouplissement monétaire pour relancer l'économie, stimulant le métal jaune.

"L'or est soutenu par les tensions persistantes au Moyen-Orient", rappelle en outre Fawad Razaqzada, analyste chez City Index, alors que les analystes craignent une nouvelle escalade entre Israël et l'Iran.

Vendredi, l'once d'or s'échangeait à 2.658,14 dollars, contre 2.653,60 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Haut Cacao

Les cours du cacao ont progressé cette semaine, alimentés par une grève des transporteurs de cacao au Ghana et par des fortes pluies en Côte d'Ivoire entravant la récolte, le séchage et le transport des fèves vers les ports.

"La disponibilité du cacao en provenance de l'Afrique de l'Ouest est très limitée", indique Jack Scoville, analyste chez Pricegroup.

Au Ghana, selon des médias locaux, un syndicat de transporteurs a organisé une grève lundi pour protester contre les conditions de travail, donnant lieu à des discussions sur une hausse des salaires dès le lendemain.

La Côte d'Ivoire et le Ghana représentent à eux deux plus de la moitié de la production mondiale de cacao, respectivement 39% et 16% selon l'Organisation internationale de cacao (ICCO).

Néanmoins, à plus long terme le marché s'attend à des prix plus faibles. Les pluies de la semaine passée ont perturbé la chaîne logistique d'approvisionnement du cacao mais sont "bénéfiques pour le développement des cultures", explique Jack Scoville.

Vendredi, à Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 5.107 livres sterling, contre 4.511 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison en septembre valait dans le même temps 7.772 dollars, contre 7.069 dollars vendredi dernier.

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